Mercredi 27 septembre, la maire de Denain a célébré l'union particulière entre Amandine et Steven, un des trois policiers de Roubaix morts à Villeneuve-d'Ascq en mai dernier.
Dimanche 21 mai, trois policiers ont été tués dans un accident de la route provoqué par un chauffard à contresens sous l'emprise de l'alcool et de la drogue. Parmi ces trois membres des forces de l'ordre, se trouvait Steven Gréblac.
Âgé de 25 ans, Steven était papa d'un petit garçon âgé de onze mois. Il devait se marier avec sa compagne Amandine quelques mois plus tard. Mercredi 27 septembre, Amandine a officialisé son mariage avec Steven Gréblac à titre posthume.
"Depuis que notre fils est né, on souhaitait avoir le même nom", explique Amandine Gréblac.
Cette mesure est exceptionnellement accordée par le président dans des conditions spéciales. La naissance d'un enfant fait partie des raisons possibles. D'ailleurs, le petit garçon âgé de 16 mois a eu son rôle à jouer dans la cérémonie. C'est lui qui a placé l'alliance sur la main de sa mère.
"Mon fils a été aidé par mon filleul, retrace Amandine. Je voulais que ce ne soit personne d'autre. C'est symbolique pour moi."
La mariée a été touchée par l'attention de la mairie de Denain : un grand portrait de Steven l'attendait dans la salle du mariage. C'était la première fois "en plus de 10 ans de mairie" qu'Anne-Lise Dufour-Tonini, la maire de Denain, officiait un mariage posthume. "Cette photo, c'était une façon de le rendre encore un peu vivant, de faire vivre sa mémoire", décrit-elle.
"Fière de porter son nom"
Malgré les conditions particulières de cette union, Amandine a trouvé cela "moins dur" que ce qu'elle imaginait.
Je suis très fière de porter son nom. J'ai l'impression de me sentir mieux et plus proche de lui.
Amandine Gréblac
La cérémonie a tout de même été "émotionnellement compliquée" pour elle et pour la famille de Steven présents à la mairie de Denain. "Mais ils sont contents pour moi", rassure Amandine.
Le lendemain, jeudi 28 septembre, Amandine Gréblac s'est rendue au lycée de Condé-sur-l'Escaut pour "sensibiliser les élèves à l'uniforme" et les "inciter à respecter les forces de l'ordre".
"Beaucoup de jeunes ont une mauvaise image de la police. Je souhaitais leur montrer que derrière un policier, il y a une famille aussi", détaille Amandine. Elle les a sentis très à l'écoute et plein d'intérêt. "C'était un dialogue constructif", se réjouit-elle. Elle conclut, de l'émotion dans la voix : "Parler de Steven, c'est un peu ma thérapie... Je le fais vivre à travers moi."