Inquiétude des pompiers du Nord autour d'un projet sur la réorganisation des moyens

Jacques Houssin, président du SDIS, Service Départemental d'Incendie et Secours du Nord, engage une réflexion avec l'ARS pour savoir où et en quoi, les Véhicules Légers Infirmiers des pompiers sont indispensables. Yaël Lecars, président de la section Nord du syndicat SNSPP - PATS, met en garde contre une potentielle moindre utilisation des VLI, qui serait dommageable, pour la population et les pompiers.

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Les Véhicules Légers Infirmiers (VLI), à bord duquel se trouve un infirmier, sont à l'origine mis en service pour venir en aide aux pompiers sur des grosses opérations. Pour les soigner, les secourir ou faire en sorte qu'ils puissent continuer à éteindre un feu ou sauver des personnes. "Par ailleurs, de façon complémentaire, les infirmiers sapeurs-pompiers peuvent participer à l’aide médicale d’urgence au bénéfice des victimes dans le cadre fixé par les autorités, soit en qualité de précurseur d’une équipe Smur, soit comme moyen de santé se suffisant à lui-même ou en carence de Smur", note un communiqué du SDIS.

Or en 2023, "l’activité secondaire a été plus importante que celle vouée à la santé et la sécurité de nos propres agents" poursuit le SDIS du Nord dont le président, Jacques Houssin, remarque, que c'est l'Agence Régionale de Santé qui gère l'offre de soins dans la région. Dans un contexte budgétaire, où les 7 VLI du Nord coûtent 800 000 euros par an, Jacques Houssin veut redéfinir avec l'ARS dans quelles zones géographiques du département et dans quelles mesures les VLI sont indispensables. 

"Si l'ARS dit que les VLI sont indispensables, il faudrait qu'elle nous aide à supporter leur financement", estime Jacques Houssin.

Mais si l'ARS dit que les VLI ne sont pas indispensables ? Pour Yaël Lecras, président de la section Nord du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels : "Il faut savoir que dans certaines zones géographiques, à Caudry, à Hazebrouck, ou dans l'Avesnois, la prise en charge médicale peut se faire 20 à 25 minutes après celle des pompiers. D'où l'intérêt des VLI qui disposent d'un infirmier, de matériels et de médicaments capables de sauver des vies, et qui interviennent en même temps que les pompiers."

Pour lui, de la même manière, recentrer les VLI sur leur mission première impliquerait de les déclencher moins souvent et donc de les rendre moins performants. Un point de vue que semble partager Didier Manier, ancien patron du SDIS du Nord, conseiller départemental, à l'origine d'un communiqué intitulé : "VLI du SDIS du Nord, non à la fin de leur mission de secours aux personnes !".

Un collectif regroupant 195 pompiers - infirmiers du Nord sur les 230 que le département compte (selon Yaël Lecras) s'est formé et appelle à manifester le 22 février à 9h00, place de la République à Lille, jour d’un conseil d'administration du SDIS du Nord dans lequel sera présenté un rapport d'information intitulé "Recentrage des ressources du pôle santé et secours médical sur ses missions prioritaires et obligatoires".

À ses détracteurs, le SDIS relativise leur argument en rétorquant que "c'est faire offense aux 7 000 sapeurs-pompiers du SDIS d'affirmer que seuls les infirmiers sont en capacité de sauver des vies comme l'indique la pétition". 

Les 7 VLI du Nord sont basés à Avesnes-sur-Helpe, Caudry, Denain, Douai, Gravelines, Hazebrouck et Villeneuve d’Ascq. D'ici trois mois, on devrait savoir le résultat des discussions entre l'ARS et le SDIS du Nord.

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