Ce n'est pas un sport olympique, mais Nolan Cacheux affrontera mi-août les meilleurs mondiaux de sa discipline, le Football freestyle. Il excelle dans le maniement du ballon. Un ballon qui tourne, vole tout autour de lui avec une aisance déconcertante.
Certains ont le téléphone accroché à la main pour scroller, lui c'est un ballon de foot qui tourne en permanence sur ses doigts, autour de ses jambes, sa tête, son dos... Quoiqu'il fasse, le ballon n'est jamais loin.
A 21 ans, Nolan Cacheux est un des talents émergent du football freestyle. Une passion qui est venue petit à petit. Comme beaucoup, il a d'abord joué au football, en club. Mais entre les entraînements, il s'ennuyait. Il avait envie de progresser. Il a donc commencé à frapper des balles puis à dribler et enfin à jongler.
Les débuts
En regardant les meilleurs mondiaux sur les réseaux sociaux, il a appris les rudiments, les gestes essentiels, les bases. Après les gammes, il a commencé à imaginer ses propres mouvements, tel un danseur qui découvre l'étendue de ses possibilités. Car la discipline se rapporche de la danse et de la gymnastique. Ce n'est pas que frapper le ballon, il faut le maîtriser, bouger, le faire rouler, sauter et surtout le relancer, en douceur...
Champion du monde espoir à 16 ans
C'est à Prague qu'il entre vraiment dans le dur. Jusqu'à ces championnats du monde, il faisait des démonstrations, des compétitons nationales. Il y est allé, avec son papa, essentiellement pour rencontrer et voir les autres sportifs de la discipline. Mais comme le raconte son père, "On s'est pris au jeu. Une élimination, une deuxième, une troisième. Je me s'est dit : bah mince, il va le faire ? et oui, il l'a fait, c'était impressionnant !". Nolan décroche le titre de champion du monde espoir. Il a juste 16 ans.
Un entraînement de sportif de haut niveau
Nolan est totalement autodidacte. C'est dans la cour de la maison de ses parents à Lomme (Nord) que le jeune homme s'entraîne. Il explique : "j'ai besoin de place, je m'entraîne minimum 2 heures par jour", surout quand il a cours. Étudiant en informatique dans une école d'ingénieur, il prends toujours le temps, après 20 heures, pour répéter ses gestes, garder la forme. Quand il est plus disponible, il s'entraîne matin et soir. Et pendant ce temps là, il laisse son esprit divaguer : "je pense à mes objectifs. À court terme, c'est d'inventer de nouveaux gestes et, à moyen terme, les échéances à venir".
Il ajoute : "je me considère comme un sportif de haut niveau, je fais attention à mon sommeil, à la régularité des entraînements et à suivre mes objectifs à long terme".
Pour varier ses entraînements, Nolan se rend aussi parfois à la salle Léo Lagrange de Lomme, la ville lui prête en signe de soutien.
En route pour les championnats du monde
Le 18 août, Nolan s'envolera pour Prague où se dérouleront à nouveau les championnats du monde. Il y affrontera les stars de la discipline. "Ça fait plus de trois mois déjà que je prépare mes chorégraphies, mes passages, et ça fait plus d'un an que je suis déjà la tête dans ces championnats du monde, pour être prêt pour le jour J", explique-t-il.
Ça fait plus de trois mois déjà que je prépare mes chorégraphies, mes passages, et ça fait plus d'un an que je suis déjà la tête dans ces championnats du monde, pour être prêt pour le jour J.
Nolan Cacheux
Là-bas, il sera accompagné par son père. Un papa fier, premier supporter, mais un peu inquiet pour son fils en cas d'échec. Sébastien Cacheux confie : "c'est plein d'aléas, aujourd'hui je signerais pour un top 16. Mais, une mauvaise nuit, un mauvais geste, un mauvais drop, tout peut s'eteindre et c'est là qu'on a mal au coeur pour son gamin. Tout ces efforts pour pas grand chose, la désillsion... je serais là en cas de désillusion. Par contre, je serais là aussi pour lever la médaille avec lui".
Un des atouts de Nolan est sa créativité. Comme les figures ne sont pas imposées en Foot freestyle, il profite de cette liberté pour imaginer toujours de nouveaux mouvements, de nouveaux enchaînements.
Partager sa passion
Sans aucun doute, le foot freestyle est devenu une véritable passion pour le jeune homme.
Un amour de la discipline qu'il partage dès qu'il le peut. Pendant les Jeux olympiques, il est quotidiennement aux abords du Stade Pierre Mauroy pour faire des démonstrations ou initier les curieux.
Quand il dépose un ballon tourbillonnant sur les index des enfants, les regards s'illuminent.
Une récompense déjà, avant les championnats du monde... et surtout l'occasion pour Nolan de rêver un peu... après la breakdance et le BMX, il verrait bien le Foot freestyle devenir... discipline olympique ! qui sait, peut-être à Los Angeles en 2028 ?