Pourquoi Jean-Luc Mélenchon a choisi Lille pour se défendre en meeting de sa "persécution"

Officiellement, le meeting de Lille est placé sous le thème de "l'évasion fiscale en Europe"

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Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, va tenter de reprendre la main ce mardi soir lors d'un meeting à Lille en jouant la carte du "peuple" face à la "persécution" dont il se dit victime de la part des médias, de la police et de la justice.

Quinze jours après les perquisitions menées au siège de LFI et à son domicile dans le cadre de l'enquête sur les comptes de sa campagne présidentielle, le député des Bouches du Rhône a mis le cap sur le Nord pour sa première expression publique face aux militants.
 


"Nous avons fait le choix de Lille parce que l'écosystème nous y est favorable", explique dans La Voix du Nord Adrien Quatennens, député de la ville.

De fait, Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête à Lille au premier tour de la présidentielle, en avril 2017, en recueillant 30% des voix, devant Emmanuel Macron (25%). Et, avec Ugo Bernalicis, Adrien Quatennens a arraché dans la foulée, aux législatives, deux circonscriptions acquises au Parti socialiste.

 

"La solution, c'est le peuple"


Si La France insoumise a programmé toute une série de réunions publiques dans le cadre de la campagne des élections européennes de mai, le calendrier judiciaire et "tout ce qui s'est passé ces quinze derniers jours" ont "précipité un peu les choses, de quelques semaines", reconnaît M. Quatennens.
 
Dans la tourmente, "la solution, c'est le peuple, on va au milieu des nôtres", souligne Manuel Bompard, directeur des campagnes de La France insoumise, qui regrette que "ce coup de force" contre le mouvement "nous ait rendu la tâche d'opposants plus complexe".

"Nous sommes déterminés à ne pas baisser les yeux", martèlent en choeur les responsables du mouvement, en reprenant l'expression utilisée pour sa défense par la communicante Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon et soupçonnée d'avoir surfacturé ses prestations auprès du candidat à la présidentielle.

 

Parallèle avec le Brésil


Officiellement, le meeting de Lille est placé sous le thème de "l'évasion fiscale en Europe". Mais bien évidemment, Jean-Luc Mélenchon va en profiter pour évoquer largement, selon Manuel Bompard, le contexte de "criminalisation des différentes forces d'opposition", qui n'est pas propre à la France mais à ses yeux "international", en référence à la situation au Brésil.

Le leader de La France insoumise, qui accuse désormais directement le chef de l'Etat d'être à l'origine de ses déboires -"le coupable du coup monté est à l'Elysée", avait-il lâché samedi-, devrait de nouveau dénoncer la "guerre" menée contre lui par "une partie" de la justice, de la police et des médias.

"Mes persécuteurs seront confondus à coups de bulletins de vote aux européennes. Justice me sera rendue par le peuple, qui n'en peut plus et s'identifie à mon insoumission", veut croire Jean-Luc Mélenchon.

Toutefois, selon un sondage Elabe publié la semaine dernière, 64% des Français -et 49% de ses électeurs de 2017- se disent choqués par son attitude.

 

"Les militants actifs, ça les ressoude"


Ugo Bernalicis fait part, lui, d'un "sentiment mêlé": "les militants actifs, ça les ressoude. Sur les relations avec les gens, il faut désamorcer la mousse médiatique. L'argument martelé selon lequel Mélenchon est un violent, ça a un effet, c'est indéniable", même si "un certain nombre de gens nous disent qu'il a bien fait de s'énerver".

"Il est encore trop tôt pour le dire mais il n'est pas impossible que, dans la stratégie 'dégagiste', ça soit mis à notre crédit", espère M. Bernalicis.

"La politique spectacle et les outrances, très peu pour nous... Nous, on se bat sur le terrain, sur des dossiers concrets comme la préservation des sites et des emplois industriels" comme Ascoval, rétorque un élu communiste du Nord, alors que des signes d'union contre Jean-Luc Mélenchon se multiplient à gauche.
 
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