Fayçal Mokhtari et Djelloul Cherifi ont fait appel de leur condamnation respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à 25 ans de prison dans le dossier de la tuerie du Theatro à Lille en 2012, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
"Ils ont fait appel. Sauf observation de l'une des deux parties, le dossier devrait être jugé en appel à Saint-Omer", où se trouve la cour d'assises du Pas-de-Calais, a indiqué Jacques Bouzigues, avocat général à la cour d'appel de Douai. Le procès pourrait avoir lieu d'ici "12 à 18 mois", a-t-il ajouté.
Lors du procès en première instance qui s'était tenu du 28 novembre au 6 décembre devant les assises du Nord à Douai, l'avocat général avait requis la perpétuité contre Mokhtari, 36 ans, jugé pour assassinats, et 20 ans pour Cherifi, âgé de 28 ans, jugé lui pour complicité d'assassinats.
Deux personnes tuées
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2012, Mokhtari, un homme originaire de Tourcoing (Nord) au casier judiciaire bien rempli, alcoolisé et accompagné de son ami Cherifi, ancien champion de boxe thaï, s'étaient rendus au Theatro, discothèque prisée des amateurs de R'n'B', dans le centre de Lille.Ils en avaient été refoulés, proférant menaces et insultes lors d'une altercation qui n'a pas été vraiment éclaircie. Les deux hommes étaient retournés à leur voiture, dans le coffre de laquelle se trouvait une kalachnikov.
Ils s'étaient ensuite arrêtés devant l'entrée de l'établissement, feux éteints et moteur tournant. Mokhtari était sorti et avait tiré sur la façade, tuant Sabrina Vasseur, une esthéticienne qui tenait le vestiaire, et un client, Hamza Belaïdi, salarié d'un bailleur social. Six autres personnes avaient été blessées.
Après plusieurs jours de cavale, les deux hommes étaient finalement arrêtés le 6 juillet 2012 à Figueres, en Catalogne espagnole. L'arme du crime n'a jamais été retrouvée.
M. Mokhtari, père de cinq enfants dont deux nés pendant sa détention, avait reconnu être l'auteur des tirs, tout en assurant avoir fait usage de sa kalachnikov uniquement "pour faire peur", sans intention de tuer.