Christophe Mathevet, atteint de Parkinson, a trouvé dans le sport une échappatoire. Pour sensibiliser le grand public sur sa maladie et récolter des fonds, il organise un Parkithlon en paddle, une sorte de tour de France. La première étape avait lieu à Lille.
Lorsqu’il se présente, Christophe Mathevet, 57 ans, commence la conversation en parlant de ce qui le rend heureux. "Je suis enseignant et père de trois filles, des triplées âgées de 21 ans", sourit le quinquagénaire habitant de la Loire, département situé à l’ouest de Lyon. Très rapidement, il ajoute : "j’ai été diagnostiqué de la maladie de parkinson à 51 ans".
Cette maladie, il l’a sentie arriver. "Avant mon diagnostic, j’étais tout le temps fatigué. J’ai dû arrêter le sport. Je n’avais pas le moral, je mangeais beaucoup. Je ressentais comme des coups de poignard dans le dos", se souvient-il. Les résultats d’examens sont pourtant normaux. "À cette époque, explique Christophe, personne ne pensait à Parkinson parce que j’avais 49 ans".
Pour moi, parkinson est une maladie de personne âgée avec des tremblements.
Christophe Mathevet
C’est un ami qui remarque que son bras gauche ne se balance plus lorsqu’il marche. "J’ai regardé sur internet et j’ai vu que tous les symptômes que je ressentais étaient dans la liste de la maladie de Parkinson". Il prend rendez-vous chez un neurologue, effectue les tests. Le praticien est formel : Christophe Mathevet est atteint de la maladie de Parkinson.
Le sport comme "levier pour reprendre pied"
Le quinquagénaire met des mots sur ses maux et débute un traitement. "Il a commencé à faire effet mais j’avais l’impression d’être passif par rapport à la maladie", raconte-t-il. Puis le sport est apparu comme un moyen d’avancer. "Le sport était le levier pour reprendre pied et attaquer un combat personnel contre la maladie".
Ralentir la maladie avec du sport plutôt que des cachets, c’est une vision qui me parle.
Christophe Mathevet
Christophe Mathevet reprend l’exercice physique. La marche d’abord, tous les jours. Pas assez challengeant. Le surf ? "J’adore ça mais j’habite dans le Massif central". Ce sera le stand-up paddle, une planche sur laquelle il faut se tenir debout et avancer à l’aide d’une rame. Un sport complet, qui oblige à travailler sa posture, son corps et son mental.
Lors de sa première participation à une course, le quinquagénaire arrive 30 minutes après les derniers arrivés. "Ils avaient 7 ans", plaisante aujourd’hui Christophe. Mais qu’à cela ne tienne, il s’accroche, persiste. Et les bénéfices arrivent vite. "J’ai retrouvé de l’équilibre. Quand je suis sur le paddle, je suis concentré et la maladie est en arrière-plan. Quand je rame, je ne pense pas à parkinson. Ça me permet aussi de garder le moral".
Objectif : lever des fonds pour la recherche
Cette recette miracle, il veut la faire connaître. Avec son association Paddle contre Parkinson, il s’est lancé un défi olympique : un Parkihtlon Tour de 300 000 mètres de paddle cumulé en 8 étapes à travers la France et une arrivée le 11 avril, à Lyon. "Le parcours rend hommage aux 300 000 malades en France, et l’arrivée correspond à la journée mondiale de la maladie de Parkinson".
L’objectif est triple : informer et sensibiliser sur la maladie, promouvoir une activité physique auprès des malades et récolter des dons pour la recherche. Après un lancement donné dans sa ville de Feurs, la première étape avait lieu mercredi 27 mars 2024 sur les bords de Deûle, à Lille. Sur le bord, le chercheur David Devos était présent pour l’encourager.
Professeur au CHU de Lille, il est à l’origine du protocole DIVE, un nouveau traitement révolutionnaire qui consiste à injecter la dopamine manquante directement dans le cerveau du malade. "Tous les fonds que nous allons récolter sur notre site internet ou en vendant des t-shirts iront la recherche, assure Christophe Mathevet. Et plus particulièrement à ce protocole du CHU de Lille".