Quatre piétons tués par une voiture dans le Nord : somnolence au volant ou excès de vitesse ? L'enquête se poursuit

Au lendemain de l'accident qui a coûté la vie à quatre randonneurs dans le village de Steenbecque, la brigade de recherches d'Hazebrouck poursuit ses investigations. Le chauffeur affirme s'être endormi au volant. Sa thèse est contredite par plusieurs témoignages d'habitants.

L’enquête se poursuit après l’accident survenu hier matin, lundi 12 février, sur la commune de Steenbecque (Nord). Les premières investigations permettent d'affirmer que le chauffeur du SUV Porsche, qui a percuté quatre randonneurs, n'était pas sous emprise. Ni de stupéfiant, ni d'alcool. Dès lors, deux versions se contredisent. Le chauffeur affirme s'être endormi au volant. De nombreux témoignages font état d'un excès de vitesse. Beaucoup d'éléments sont encore flous pour expliquer les circonstances précises du drame. C'est la raison pour laquelle la garde à vue du chauffeur est prolongée ce matin. Il s'agit d'un homme d'une cinquantaine d'années, résidant à Marcq-en-Baroeul, dans la métropole lilloise. Une enquête pour "homicides involontaires par conducteur" est ouverte. 

Quatre randonneurs fauchés mortellement

Pour rappel, quatre personnes sont décédées dans cet accident de la route. Elles ont été fauchées par le véhicule, peu après 9 heures, au matin du lundi 12 février. Elles se mettaient en route pour une randonnée, à l'entrée du village de Steenbecque. Trois victimes sont décédées rapidement, sur le lieu de l'accident. Il s'agit d'une Steenbecquoise de 77 ans ainsi que d'un couple originaire du village voisin de Morbecque. Un homme et une femme âgés de 70 et 69 ans. Une quatrième victime, âgée de 70 ans, a été transportée vers le centre hospitalier de Lille dans un état grave et est décédée quelques heures plus tard. Les quatre victimes avaient l’habitude de se retrouver plusieurs fois par semaine pour des marches et des randonnées autour du village. Ils faisaient partie d’un club d’aînés. 

"C'est clair que c'est un excès de vitesse"

Parmi les victimes, l'une d'elles habitait juste en face de la maison de Sabine, rue d'Aire. "J'ai été déposer des roses blanches ce matin. C’était une dame discrète, joyeuse. La veille de l’accident, elle s’occupait de ses petits-enfants. On se disait bonjour et je la voyais souvent partir en randonnée” raconte Sabine, encore choquée par l'accident. "Elle est décédée à deux maisons de chez elle, elle venait de sortir, elle n'a même pas fait 100 mètres. J’ai vu les corps par terre, toute la scène, c’est trop dur. On n’a pas dormi de la nuit." Sabine a échangé quelques mots avec le chauffeur du véhicule. "Sa voiture était bien démolie sur l'avant. Lui était au téléphone, normal. Je lui ai demandé ce qu'il s'était passé et il m'a répondu s'être endormi et avoir percuté la poubelle sur le trottoir. Il parlait au téléphone, normalement, on aurait dit qu'il n'avait rien fait" détaille-t-elle. Pour Sabine, impossible que le conducteur se soit endormi au volant. "C'est clair que c'est un excès de vitesse. Il venait de dépasser le panneau de fin de limitation de vitesse à 30km/h lorsqu’il les a fauchés. Donc, normalement, il aurait dû être à 40 ou 50km/h. Si tu roules à cette vitesse, à 50km/h, tu ne peux pas faucher quatre personnes d'un coup. J’ai retrouvé les gens au milieu de la route, alors qu’il les a percutés sur le trottoir. Il roulait forcément trop vite, le choc était forcément violent" analyse Sabine.  

"Ce n'est plus un village, c'est l'autoroute"

Sur cette portion de la rue d’Aire, limitée à 30km/h, beaucoup de témoignages s’accordent sur le fait que peu de conducteurs respectent la limitation. La route est aussi empruntée par de nombreux camions, depuis qu'ils sont interdits de passage à Renescure, après un accident qui avait coûté la vie à une fillette. "Tout le monde roule vite ici, ce n'est plus un village, c'est l'autoroute. Là, je vous parle au téléphone mais j'entends les gens passer comme des fous devant chez moi. Quand je sors mon chien, je rase les murs" s'indigne Sabine. Beaucoup d'habitants de la rue d'Aire réclamaient des chicanes pour limiter la vitesse dans le secteur. La semaine dernière, une convention venait d’être signée entre la commune et le département pour l’installation d’un aménagement, censé casser la vitesse dans le virage de la rue d’Aire, lieu de l’accident. 

L’enquête ouverte par le parquet de Dunkerque pour “homicide involontaire par conducteur” a été confiée à la gendarmerie d’Hazebrouck. Les enquêteurs lancent un appel à témoins afin de tenter de comprendre les circonstances précises du drame. La brigade de recherches est joignable au 03 28 41 19 59. 

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