Le Rassemblement national (RN) porte plainte pour "diffamation" contre Fabien Roussel, secrétaire national du PCF mais aussi député du Nord pour ses déclarations dans l'émission Télématin de France 2 ce mercredi 30 octobre.
Interrogé sur la chaîne publique France 2 le 30 octobre, Fabien Roussel, n°1 du Parti communiste français (PCF) et député du Nord avait demandé : "est-ce que l'argent public versé au Front national [actuel Rassemblement national] sert à acheter des armes ?". Une sortie après l'attaque contre la mosquée de Bayonne qui n'a pas plue au RN qui a porté plainte pour diffamation ce mercredi 30 octobre.
? Le Rassemblement National assigne en diffamation le secrétaire du Parti communiste, suite à ses propos mensongers et outranciers concernant l'attaque de #Bayonne.
— Rassemblement National (@RNational_off) October 30, 2019
Nous ne laisserons pas salir nos électeurs et nos cadres impunément ! ??https://t.co/aarfzWEmWu
Fabien Roussel "fait référence au fait que des armes ont été retrouvées chez la personne inculpée de l'attaque de la mosquée de Bayonne. L'accusation faite au Rassemblement national, ex-Front National, d'acheter des armes avec la subvention publique qui lui est versée, est la preuve que Fabien Roussel n'a rien oublié des méthodes du parti communiste : le mensonge et l'outrance", affirme le communiqué.
Cette accusation est "toutefois parfaitement diffamatoire et le Rassemblement national remet le dossier à son avocat pour assigner immédiatement Fabien Roussel en diffamation" ajoute le parti d'extrême-droite.
"A l'attentat de Bayonne, c'est un ex-candidat aux cantonales qui était armé depuis plusieurs années. Ce n'est pas nouveau. Je demande que les enquêtes les plus sérieuses soient poussées" exprime Fabien Roussel.
Il a aussi dénoncé la présence de "plusieurs centaines de militants d'extrême droite fichés S. Le gouvernement a déjoué trois attentats qui auraient pu être commis par des militants d'extrême droite."
? "Il y a dans notre pays plusieurs centaines de militants d'extrême droite fichés S. Le #gouvernement a déjoué trois attentats qui auraient pu être commis par des militants d'extrême droite", affirme ce matin @Fabien_Rssl#les4V @telematin pic.twitter.com/5FT5jSWuSO
— Caroline Roux (@Caroline_Roux) October 30, 2019
Quelques secondes après, il pose la question jugée diffamatoire par le RN [à partir de 2'12 à 2'34]: "Il y a besoin aujourd'hui de faire le point, combien sont-ils réellement ? Sont-ils armés ? Je vais même aller plus loin, est-ce que l'argent public versé au Front national sert à acheter des armes quand on voit qu'à l'attentat de Bayonne, c'est un ex-candidat aux cantonales qui étaient armés depuis plusieurs années ?"
Fabien Roussel a indiqué dans un communiqué avoir adressé un courrier au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner pour lui demander "combien d'attentats [avaient] été déjoués, mettant en cause des militants d'extrême droite, identitaires", et "combien d'arrestations pour trafic d'armes issues de ces réseaux" avaient été faites.
Attaque ou attentat ?
Nous avons décidé de parler d'"attaque" et non d'"attentat" concernant les faits ayant entraîné deux blessés graves à la mosquée de Bayonne pour deux raisons :- Le parquet a annoncé ce mercredi 30 octobre que "le Parquet national antiterroriste n'entend pas se saisir du dossier". Pour le procureur de Bayonne, Marc Mariée, l'auteur des coups de feu, souffre d'une "altération partielle de son discernement", même si sa responsabilité pénale reste engagée. De fait, la motivation idéologique ne peut pas être clairement établie. Or, l'article 412-1 du Code pénal prévoit que "constitue un attentat le fait de commettre un ou plusieurs actes de violence de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l'intégrité du territoire national". De cette définition, découle la nécessité de connaître les intentions de l'auteur des faits, ce qui n'est pas toujours le cas au moment où l'information est dévoilée.
- Selon L'Express, "traditionnellement en France, l'usage veut qu'un média parle d'attentat, lorsque l'acte en question a été qualifié comme tel par les autorités, ou que le parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de l'affaire. Cela s'explique par le fait que ces sources policières et judiciaires sont les mieux informées des avancées de l'enquête dans ce type d'affaire".