Ce jeudi 6 avril, l'Intersyndicale a appelé à se mobiliser pour une onzième journée de grève contre la réforme des retraites. France 3 a suivi la mobilisation dans les Hauts-de-France tout au long de la journée.
Les syndicats ont donné rendez-vous aux manifestants ce jeudi 6 avril pour protester encore une fois contre la réforme des retraites du gouvernement Borne. Cette onzième journée de grève marque le début du troisième mois de mobilisation.
Manifestation calme à Lille
Vers 17h45, les manifestants lillois sont arrivés place de la République. La manifestation s'est déroulée sans violence.
"On est toujours là pour la lutte, on n'arrêtera pas jusqu'au retrait définitif, déclare Fabrice Caron, un militant Force Ouvrière dans le cortège à Lille. Il faut continuer, on ne peut pas lâcher maintenant. Nous, tout ce qu'on demande, c'est de vivre de notre travail et pouvoir profiter de notre retraite... vivant !"
A Lille, la manifestation se déroule sans heurt à l'arrivée du cortège rue Nationale.
Des manifestants belges sont venus apporter leur soutien aux grévistes français dans le cortège lillois. "En Belgique, la retraite est passée à 67 ans et on pense que le combat est tout à fait légitime, déclare Santiago Fischer un manifestant belge du syndicat belge CFC (Confédération Syndicale Chrétienne). C'est un combat européen qui doit transcender toutes les classes de travailleurs partout."
"Cyclo grève" à Amiens
Dans la manifestation à Amiens, de nombreux vélos sont présents. Plusieurs dizaines de cyclistes ont participé à une "cyclo grève" dans les rues avant le début de la manifestation.
64 ans, c’est beaucoup, c’est trop. Il faut vivre avant de mourir. Plein de gens n’arriveront pas aux 64 ans. C’est toujours les métiers les plus difficiles qui sont pénalisés…
Francis, retraité picard
Blocage de l'A16 à Calais
A Calais, des manifestants bloquent l'autoroute A16. Ils sont à l'origine de plusieurs kilomètres de bouchons qui ralentissent considérablement les automobilistes.
Tous les accès à Calais depuis l'A16 sont bloqués par la présence de groupes de manifestants allant de 20 à 50 personnes par sortie. "C'est la stratégie depuis ce matin de prendre les gros axes de Calais pour renvoyer la circulation en centre-ville, ça a été une grande réussite", se félicite Olivier Camus, délégué CFDT. Il envisage de réitérer cette action vendredi 7 avril avec les autres manifestants.
Seule la sortie qui mène à l'hôpital a été laissée ouverte pour les secours. C'est à cet endroit que les automobilistes quittent l'A16. Quelques manifestants ont tenté de rentrer sur l'A16 mais l'intersyndicale indique que ce n'est pas de son fait. Elle condamne ces agissements.
"On espère que le gouvernement reculera"
A Amiens, la manifestation s'est mise en route depuis la citadelle vers 15 heures. Les manifestants, nombreux, marchent dans une ambiance "sympathique", remarque Thomas Hutin, conseiller régional Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV).
Mais malgré une atmosphère détendue, la colère continue de régner. "C'est important même pour les élus de montrer qu'on est contre cette réforme injuste et inutile et contre la répression du gouvernement qui n'entend pas le peuple qui est dans la rue", déclare-t-il.
On espère que ce sera la dernière manifestation et que le gouvernement reculera. Il n’y a que ça qui pourra apaiser les choses. Réprimer le peuple qui est contre une réforme qui n'est pas nécessaire, c'est l'absurdité totale de la politique.
Thomas Hutin, conseiller régional EELV
En début d'après-midi, les manifestations de Lille, Amiens et Dunkerque ont démarré sous la pluie.
La manifestation lilloise part de la Porte de Paris pour arriver place de la République en fin d'après-midi. Elle passera par la gare puis la Grand'Place avant d'emprunter la rue Nationale et la rue Solférino.
Colère à Valenciennes et à Boulogne-sur-mer
A 10 heures, les manifestants ont commencé à marcher à Valenciennes.
La colère est le sentiment qui domine dans le cortège. "Pourtant je ne suis pas violente, souligne une manifestante. Mais Macron et son gouvernement me donne un sentiment de très grande colère."
Je suis aide-soignante. Cela fait 30 ans qu'on travaille et on voit qu'on perd de plus en plus de choses dans le travail. On a fait des efforts parce que c'était la crise et aujourd'hui on nous remercie comme ça ? Je trouve ça dégueulasse.
Une manifestante à Valenciennes
Dans la Somme, à Abbeville, la mobilisation continue. Plus de 1000 personnes ont défilé dès 10 heures sur le boulevard Vauban.
A Boulogne-sur-mer, la manifestation a démarré à 9h30, sous un ciel bien gris. "On a eu une agréable surprise. Vu les conditions météo et les modifications de parcours, on avait peur qu'il y ait moins de monde et finalement les Boulonnais étaient en rendez-vous, se réjouit Audrey Picou, secrétaire de l'union locale UNSA à Boulogne-sur-mer. Il y a pas mal de jeunes qui ont rejoint le mouvement, notamment des lycéens qui ont contribué à l’action".
Forcément, aujourd’hui, la colère est encore plus forte après ce rendez-vous avec la Première ministre où on n'a pas avancé d’un iota. On voyait cette rencontre comme une main tendue. On se disait qu'on allait pouvoir ouvrir le dialogue et apporter des propositions pour faire évoluer la réforme dans le bon sens. Et on a eu quelqu'un devant nous qui a refusé le dialogue, sans prendre le temps d’écouter qui que ce soit.
Audrey Picou, secrétaire UNSA Boulogne-sur-mer
Il y avait environ 2000 manifestants à Boulogne-sur-mer d'après l'UNSA.
Les lycées Fénelon, Pasteur et Montebello à Lille ont été bloqués ce jeudi matin avant le début des cours par des élèves. Plusieurs routes ont aussi été bloquées à Lille.
Dès 5 heures du matin, des manifestants se sont mobilisés à Valenciennes pour bloquer des routes, des ronds-points et l'accès au centre de tri postal. Ce centre est l'un des plus gros de France. Un peu plus tard, vers 8h30, ils se sont aussi placés sur les voies ferrées pour bloquer les trains.
Plusieurs manifestations sont prévues dans le Nord et le Pas-de-Calais dans la matinée et en début d'après-midi : à 10h à Valenciennes, Douai et Cambrai puis à 14h30 à Lille.