Avant la 11ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites, France 3 Hauts-de-France a reçu Perrine Mohr, déléguée CFDT des Hauts-de-France. Elle réagit après le rendez-vous entre Elisabeth Borne et les syndicats. Cela faisait des semaines que les syndicats demandaient un dialogue avec le gouvernement. Ils sont repartis unis, mais sans avoir obtenu le retrait du texte.
A quoi ressemblera ce 11ème jour de mobilisation nationale contre la réforme des retraites ? La déléguée régionale de la CFDT dans les Hauts-de-France a répondu à nos questions. Pour Perrine Mohr, un retrait du texte est encore possible.
Les syndicats ont été reçus à Matignon ce mercredi 5 avril 2023. Un geste d’apaisement selon Elisabeth Borne qui a tourné au fiasco. C’est l’impasse ?
On rentre dans le troisième mois d’une mobilisation historique, le plus gros mouvement depuis ces 30 dernières années. Cette séquence chez la Première ministre, elle est assez douloureuse. On essaie de nous faire croire que la vie des travailleurs, ce serait par séquence.
Je vais vous donner juste un exemple propre à la région. Les salariés de Buitoni viennent de perdre leur emploi (à Caudry). Le fait que la problématique de l’emploi des seniors n’ait pas été traitée avant de parler des retraites, c’est une double peine pour eux. Ils vont se retrouver au chômage, ils vont avoir des difficultés à retrouver un emploi et ils ne seront plus indemnisés par l’assurance-chômage après.
Face à l’inflexibilité du gouvernement, qu’espérez-vous ? Vous pensez vraiment qu’un retrait est encore possible ?
On le pense, on l’espère. L’Intersyndicale est arrivée unie (à Matignon). Elle est repartie unie. Nous, on attend vraiment la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril.
Dix jours de mobilisation, ça commence à peser lourd dans le porte-monnaie des salariés. Ça risque d’être difficile de motiver les troupes ?
C’est difficile, mais il y a eu des différences de participation. Ça n’est pas toujours les mêmes personnes que l’on voit dans les mobilisations. Des fois, on a parlé d’essoufflement, puis après, il y a eu un regain de participation. C’est vraiment l’originalité de ce mouvement-là dans sa sociologie, dans sa géographie.
Tous les champs professionnels s’expriment. Il y a une solidarité des travailleurs qui essaient de se relayer à travers les mouvements en fonction des possibilités. On a des regains en général quand il y a des annonces du gouvernement qui confortent les Français dans le fait qu’ils ne sont pas compris, qu’ils sont même méprisés.
L’échec de la mobilisation de ce matin peut redonner du souffle à ce mouvement ?
C’est possible. Oui, c’est possible.