Réforme des retraites : des manifestations très suivies à Amiens, Lille et Dunkerque pour cette neuvième journée de mobilisation

De nombreux manifestants sont sortis dans les rues de Lille, Amiens et Dunkerque jeudi 23 mars après-midi pour cette neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Cela fait suite, entre autres, au rejet des deux motions de censure à l'Assemblée nationale.

Cet après-midi à Lille, Amiens et Dunkerque, des manifestations ont eu lieu pour s'opposer à la réforme des retraites, le report de l'âge légal de départ à 64 ans et à l'utilisation du 49.3. 

La semaine dernière, dans les Hauts-de-France, le nombre de manifestants et les mobilisations avaient faibli, comme dans toute la France. Il semblerait toutefois que le rejet des deux motions de censure déposées séparément par le groupe LIOT et le Rassemblement national ait regonflé les rangs des cortèges.

Pour rappel, la motion de censure déposée par LIOT n'est pas passée à 9 voix près. Les syndicats s'en sont saisis pour pousser le plus de Françaises et de Français possibles à investir les rues et faire entendre leur voix contre cette réforme. 

À Lille, la mobilisation ne faiblit pas

A Lille, la mobilisation est plus importante que la semaine dernière, nous confirme un délégué syndical de Force Ouvrière. Parmi les manifestants, beaucoup viennent pour exprimer leur "ras-le-bol" et leur "mécontentement". Une dame souligne avoir "l'impression de ne pas être pris en compte depuis de nombreuses années". 

Un syndicaliste, de son côté, note que "si on veut se battre, il faut aller jusqu'au bout. Je pense qu'il y a moyen de les faire craquer". Il observe aussi que "le gouvernement n'est pas serein". L'interview d'Emmanuel Macron mercredi 22 février était "catastrophique" à ses yeux et le "mépris" du président de la République "a toujours été là et continue d'être là". 

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De nombreux jeunes étaient présents cette après-midi à la manifestation de Lille contre la réforme des retraites. ©FTV

La maire de Lille Martine Aubry était également présente dans le cortège avec plusieurs élus. Pour elle, cette réforme "n'est absolument pas utile" et "surtout tellement injuste".

Avec "le 49.3 et l'intervention du président de la République, on a vraiment compris qu'il méprisait les Français, qu'il les humiliait, qu'il ne les entendait pas", déplore-t-elle. 

Pendant la manifestation, des tensions entre manifestants et force de l'ordre ont été constatées.

Dans une image tournée par notre équipe sur place, on y voit un agent de police écraser la tête d'un jeune avec son pied. 

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Un agent de police écrase la tête d'un jeune avec son pied. ©FTV

Un peu plus tôt dans la journée, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du Nord, Thierry Courtecuisse "a reçu un pavé sur la tête pendant la manifestation", a indiqué une source policière à l'AFP. "A l'issue de la manifestation il ira consulter", mais "pour le moment il reste sur le terrain", a-t-elle ajouté.

Selon les journalistes de l'AFP, alors que la tension montait à l'arrivée du cortège, fort de 12.500 personnes selon la préfecture, sur la place de République, la police a fait usage d'un canon à eau. Des manifestants ont alors lancé de nombreux pavés sur les forces de l'ordre.

Les policiers ont répondu à coup de lacrymogènes, avant de les charger, recouvrant la place d'un épais nuage de gaz. Au moins cinq personnes ont été interpellées, selon les journalistes sur place.

La manifestation avait auparavant été émaillées de quelques tensions, avec salves de gaz lacrymogènes et des feux de poubelles et tirs de pétards. "Tout le monde déteste la police !", ont scandé les manifestants pendant les échauffourées, avant de tenter sans succès de poursuivre leur action aux cris de "On part en manif sauvage".

Dans une manifestation déclarée, "les keufs contrôlent tout, le déroulé, le parcours. C'est comme si on leur obéissait", "en manif sauvage c'est nous qui prenons enfin le contrôle de la situation", a expliqué Sam, jeune femme de 18 ans qui refuse de donner son nom.   

10 000 manifestants à Dunkerque selon les syndicats

À Dunkerque, au moins 10 000 manifestants, selon le comptage des organisateurs, se sont déplacés pour protester contre la réforme des retraites. "Cette manifestation rassemblait vraiment tous types de personnes : beaucoup de retraités, tous les syndicats...", décrit un manifestant du groupe Ecologie DK Flandre

Il se dit néanmoins "fâché d'un tel déploiement de CRS qui a forcément amené des tensions alors que c'est toujours assez calme et bon enfant à Dunkerque". D'autant plus qu'un ami écologiste de longue date lui a confié "ne pas avoir vu autant de déploiement CRS depuis 40 ans". 

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A Dunkerque, au moins 10 000 manifestants ont défilé contre la réforme des retraites selon les organisateurs. ©Gonzague Vandamme

A l'issue de la manifestation, plusieurs marcheurs se sont rendus devant le commissariat où deux adhérents de la CGT se trouvent actuellement en garde à vue. "Une délégation de syndicalistes est reçue dans le commissariat", nous confirme à l'instant le groupe Ecologie Dunkerque Flandre présent sur les lieux. 

Entre temps, d'autres manifestants auraient été gardés à vue, toujours selon des personne sur place. 

Au moins 10 000 personnes à Amiens

Selon les syndicats, la manifestation à Amiens a rassemblé au moins 10 000 personnes. Le cortège a pris le départ à 14h30 depuis la place Léon Gontier, face à la maison de la Culture.

En tête de cortège, les syndicats, mais aussi la fanfare, présente à tous les précédents rassemblements amiénois. L’ambiance était festive.

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La fanfare toujours présente aux manifestations amiénoises ©FTV

Cette fois, le parcours a été inédit : les manifestants sont passés par la Citadelle avant d’arriver aux alentours de 16h à la zone industrielle d’Amiens Nord où des manifestants sont présents depuis 4h du matin, pour mettre en place des barrages filtrants. 

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