Ce jeudi, à l'appel de l'intersyndicale, neuvième journée de mobilisation nationale. Elle a commencé tôt ce matin, très tôt, avec plusieurs points de blocages partout dans la région.
Ils se sont levés tôt pour protester contre la réforme des retraites. A Lille, le périphérique est resté bloqué jusqu'à 9h30 environ ce jeudi matin. Plusieurs manifestants ont installé des barrages sur l'autoroute A25 dans le sens Lille-Dunkerque, au niveau de la porte d'Arras.
Conséquence, de nombreux embouteillages, notamment rue d'Artois, l'un des principaux axes qui mène au centre-ville. Un peu après 9h, une intervention des forces de l'ordre a délogé les manifestants, et le périphérique a pu rouvrir. Mais plusieurs embouteillages sont toujours en cours dans le secteur.
Toujours à Lille, la fac de Lille 1 (Campus Cité Scientifique) est fermée ce jeudi, pour "raisons de sécurité" selon l'université.
A Valenciennes, plusieurs blocages sont en cours, notamment autour de la zone industrielle de Prouvy et l'autoroute A2. C'est l'un des principaux accès à la ville depuis le sud du département et la région parisienne. Plusieurs manifestants ont installé des barricades et organisé des barrages filtrants, très tôt ce matin. Peu avant 9h, la situation s'est tendue avec les forces de l'ordre qui tentent toujours d'évacuer la zone.
Autre ville moyenne, fortement mobilisée depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites, Boulogne-sur-Mer. Depuis 5h ce matin, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué les ronds-points d'accès à la zone industrielle de Capécure, poumon économique du boulonnais.
C'est d'ici que les livraisons de poisson du premier port de pêche en France partent, notamment vers la région parisienne. Aucun poids-lourds n'a pu entrer ni sortir de la zone ce matin. Les forces de l'ordre sont intervenus à 9h pour rouvrir l'accès au quartier. La manifestation à Boulogne-sur-Mer commence à 9h30.
A quelques centaines de mètres, des ordures ont été déposées devant la permanence du député Renaissance Jean-Pierre Pont.
Sur la côte d'Opale, des actions sont donc en cours dans les trois grandes villes du littoral. Calais et Dunkerque sont aussi mobilisées.
Le port de Calais est bloqué depuis 6h du matin et une partie du personnel d'Eurotunnel est également en grève. Des barrages sont aussi installés sur les principaux accès à l'autoroute A16, occasionnant là encore des embouteillages.
"On filtre les véhicules légers, on bloque les poids-lourds et on les détourne sur des axes secondaires dans la région" raconte, sur place, Olivier Camus, délégué syndical CFDT. Il insiste sur un point, l'entente entre manifestants et forces de l'ordre : "pour l'instant ça se fait en bonne intelligence, si bien que la manifestation devrait nous rejoindre ici, sur les points de blocages. Du côté de la CFDT Calais, on s'est réuni ce matin et on a décidé de ne pas prendre part à la manifestation classique mais plutôt de rentrer dans l'action de filtrage." Pour Olivier Camus, pas question de parler de baroud d'honneur des syndicats, malgré l'adoption de la réforme. La mobilisation doit continuer. "Si ça marche, ça va regonfler les troupes pour agir. Il faut que cette neuvième journée soit un succès" analyse le syndicaliste.
Plus tard dans la journée, aux alentours de 11 heures, la méthode et le discours change. Une compagnie de CRS déloge les manifestants des ronds-points. Au même moment, le cortège syndical passe sur le secteur. Plusieurs dizaines de manifestants décident alors d'investir l'autoroute A16. Des barricades sont en train d'être érigées et l'autoroute est complètement bloqué. "On essaie d'éviter au maximum la violence mais je pense que la situation va se tendre dans l'après-midi. Pour l'instant, les forces de l'ordre sont trop peu nombreux mais ils attendent des renforts. De notre côté, on ne veut pas que ça dégénere, ce n'est vraiment pas le but de la mobilisation du jour" rappelle Olivier Camus.
A Dunkerque enfin, ce sont les dockers qui occupent les ronds-points, notamment ceux de la Maison-Blanche à Loon-Plage et du Cap Vert, là encore, deux accès stratégiques à la ville. Une partie de l'entreprise Arcellor Mittal de Dunkerque est aussi à l'arrêt. Des barrages filtrants sont organisés à proximité.