Réforme des retraites : la motion de censure rejetée à neuf voix près, quels sont les votes des députés des Hauts-de-France ?

Les deux motions de censure ont été rejetées à l'Assemblée nationale, ce lundi 20 mars. Le gouvernement d'Elisabeth Borne n'est donc pas renversé. Voici les décisions des 50 députés des Hauts-de-France.

La première motion de censure, portée par le groupe centriste Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), a recueilli 278 votes à l'Assemblée nationale, ce lundi 20 mars 2023. La majorité absolue étant nécessaire, soit 287 voix, la motion de censure est rejetée à neuf voix près.

Retrouvez ci-dessous les votes des 50 députés des Hauts-de-France.

La surprise des votes LR

Alors que le Rassemblement national et la Nupes avaient déjà annoncé qu'ils se prononceraient en faveur de cette motion, les votes des Républicains étaient particulièrement scrutés. Dans les Hauts-de-France, trois députés LR ont ainsi voté pour la motion Liot. Mais un seul parmi eux s'est aussi exprimé en faveur de celle présentée par le Rassemblement national.

Aujourd’hui, se dire que le gouvernement tient à 9 voix de parlementaires, c’est aussi un signal envoyé à ce gouvernement. Il faut qu’ils prennent conscience que cette réforme n’a pas lieu d’être aujourd’hui.

Maxime Minot

Député (LR) de l'Oise

Si Maxime Minot (7e de l’Oise) n’a jamais caché son intention de voter "par souci de cohérence" les deux motions de censure, Pierre Vatin (5e de l'Oise) et Julien Dive (2e de l'Aisne) ont finalement voté pour celle déposée par Liot, mais pas celle du RN. À l’annonce du rejet de la motion transpartisane, Maxime Minot est amer : "Ce résultat est assez surprenant et à la fois décevant."

Pierre-Henri Dumont (7e du Pas-de-Calais) a lui voté uniquement la motion transpartisane. Avant le vote, l'élu considérait déjà que "quand une motion de censure échoue à une dizaine ou une quinzaine de voix, ça prouve qu'il y a un vrai malaise." Interviewé par France 3 Hauts-de-France, il réclamait une grande conférence sociale. 

Toujours chez Les Républicains, Emmanuel Maquet (3e de la Somme) et Victor Habert-Dassault (1ère de l'Oise) ont cependant choisi de renouveler leur confiance dans le gouvernement, tout comme, logiquement, Barbara Pompili (2e de la Somme) et Éric Woerth (4e de l'Oise).

La gauche en Picardie

Les autres votes ont laissé peu de surprise. François Ruffin (Picardie debout, 1ère de la Somme) et Jean-Louis Bricout (Liot, 3e de l'Aisne) ont voté pour la motion de censure transpartisane, mais pas celle du Rassemblement national.

Jean-Louis Bricout s'est exprimé au micro de France 3 Hauts-de-France, estimant que "l’expression de l’Assemblée n’est pas l’expression du peuple."

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Réaction de Jean-Louis Bricout, député de l'Aisne, après les votes des motions de censure, le lundi 20 mars. ©FTV

Quid de la motion de censure portée par le RN ?

Le Rassemblement national était à l'origine d'une autre motion de censure qui a recueilli 94 voix, loin des 287 nécessaires pour une majorité absolue. Cette seconde motion de censure est donc aussi rejetée.

Dans la région des Hauts-de-France, les vingt députés RN ont voté unanimement les deux motions de censure. Face à l'échec des motions de censure, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, a indiqué que le Conseil constitutionnel serait saisi dès demain, mardi 21 mars. La députée du Pas-de-Calais demande également le départ d'Élisabeth Borne.

"Ces 9 voix près, c’est malheureux. Mais ça montre qu’un bon nombre de députés indécis s’est finalement décidé à voter contre le gouvernement. […] Il y a de quoi, je pense, donner des sueurs froides à l’exécutif", glisse José Beaurain, député (RN) de la 4e circonscription de l’Aisne.

Le projet de loi pour la réforme des retraites est donc adopté. Des voix s'élèvent désormais pour un RIP, un référendum d'initiative partagée, qui prévoit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi.

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