Ce lundi 17 avril, débute la sixième édition de la Biennale internationale d'art mural (BIAM), événement lancé à Lille par le collectif Renart en 2013. Rencontre avec Julien Prouveur, le directeur de l’association.
C’est devant “Romy”, la statue du parvis de la gare Lille Flandre, que nous retrouvons Julien Prouveur. Pour le directeur du collectif Renart, l’art n’est jamais bien loin. Co-fondateur de la Biennale internationale d’art mural (BIAM) il y a dix ans, il retrace avec fierté l'origine du festival.
“On a choisi une direction artistique qui montre la richesse et l’éventail du mouvement art mural”, explique Julien à la terrasse d’un café. Spray aérosol, pochoirs ou collages : la BIAM recouvre les murs de Lille d’une palette de styles et de techniques.
Quand le projet naît en 2013, la biennale détonne. “Sur les Hauts-de-France, il n’y avait aucun festival d’envergure en matière d’art urbain”, se souvient Julien. Seules quelques villes comme Paris et Marseille avaient leur équivalent. “On a eu ce pari un peu fou”, poursuit-il entre deux gorgées, “de penser que le public sera au rendez-vous”. Une réussite : la BIAM fête cette année ses 10 ans.
Le directeur de cette “bande de copains” se réjouit : “de plus en plus, ce sont les habitants eux-mêmes qui contactent le collectif”. Des propriétaires séduits par l'événement et une street artiste en quête d’espace. Voilà qu’en 2021, Rouge Hartley réalise une gigantesque infirmière sur le mur du 4 rue Alphonse Mercier.
“Demain, on "pimpe" la poste d’Erquinghem-Lys”
Pour trouver les murs des prochaines créations des graffeurs, Julien a arpenté les Hauts-de-France. “Dès que je me balade dans une ville, je regarde les pignons” s’amuse-t-il. Deux territoires phares pour la sixième édition de la BIAM : la métropole lilloise et dix villes du Denaisis, dont Julien est originaire. Au total, près de 20 œuvres seront réalisées.
Lundi 17 avril, la sixième édition de la BIAM prend ses premiers quartiers à Erquinghem-Lys. C’est la poste qui a fait appel au collectif pour faire peau neuve. Le samedi suivant, le public sera invité à des performances live, ateliers et DJ set, pour inaugurer la nouvelle façade.
Fin mai, les street artistes débarqueront à Lille, dont les murs ont été sélectionnés avec soin. Car pour Julien, "le public n'est plus en capacité d'apprécier lorsqu'il y a trop d'œuvres". 'Il faut une certaine mesure car après ça s'annule", conclut-il.
Du Palais des Beaux Arts au street art
Forte de ses multiples partenariats, la BIAM accueillera l’artiste italien Andrea Raveo Mattoni, pour une création surprenante.
En juin prochain, le graffeur au style hyperréaliste choisira une œuvre de la collection permanente du Palais des Beaux Arts de Lille pour la faire sortir du musée. De quoi ravir une nouvelle foi les Lillois.
Tout le programme de la BIAM #6 est à retrouver ici.