Rentrée scolaire : les fournitures plus chères en France qu'en Belgique ?

Après une forte hausse en 2023 (+ 11,3 %), le prix du matériel scolaire a reculé très légèrement cet été. Pas de révolution toutefois, la note reste salée. Nos voisins belges eux ont déjà repris le chemin de l'école. Le coût des fournitures est en Belgique variable selon les niveaux. Alors, la rentrée scolaire est-elle plus chère en France qu'en Belgique ?

Lundi 26 août, près de 900 000 élèves wallons ont retrouvé les bancs de l’école. Avec une nouveauté, la gratuité des fournitures scolaires jusqu’en 3^e année de primaire, le CE2 en France.

Le matériel scolaire offert jusqu’en CE2 en Belgique francophone

Depuis 2019, la Belgique s’est lancée dans la gratuité des fournitures scolaires. Pour les maternelles d'abord et progressivement pour les élèves de primaire. Crayons, cahiers, marqueurs sont désormais achetés par les écoles qui reçoivent une subvention de plus de 70 euros par élève.  

La Ligue des familles estime que les parents économisent une centaine d’euros par enfant. Une somme non négligeable. L’association belge a calculé "le reste à charge" pour les parents : 80 euros en maternelle, entre 152 et 197 euros pour les élèves de primaire pour l’achat du cartable, de la trousse et d’une tenue pour le sport.

Les écoles peuvent encore réclamer aux parents une participation financière pour la piscine, les sorties culturelles ou les voyages scolaires.

Des « kits fournitures » offerts dans certaines localités en France

De Marseille à Paris, en passant par Bordeaux, Nancy ou Lille, certaines municipalités font le choix d'offrir aux enfants de leurs villes des "kits scolaires". En CP uniquement ou jusqu'en CM2. C'est le choix fait par la ville de Lille depuis 4 ans. Cette année encore, plus de 15 000 élèves de la maternelle au CM2 vont recevoir des fournitures scolaires le jour de la rentrée. Un budget conséquent pour la ville : 815 000 euros pour Lille, Lomme et Hellemmes.

Le ministère incite les écoles à raccourcir les listes de fournitures

Sur son site internet, le ministère de l'Education nationale encourage d'ailleurs les établissements à restreindre leurs demandes de fournitures scolaires aux familles : "La réduction des charges financières qui pèsent sur les familles à chaque rentrée scolaire doit constituer une priorité absolue pour rapprocher les familles de l'École et mener à la réussite de tous les élèves. En conséquence, les écoles et les établissements doivent s'attacher à produire des listes de fournitures raisonnables".

Les écoles et les établissements doivent s'attacher à produire des listes de fournitures raisonnables.

Ministère de l'Education nationale

Le Ministère incite les établissements à élaborer leurs listes en tenant compte de trois facteurs :

• Un budget raisonnable pour toutes les familles
• Un cartable allégé
• Des produits triables et recyclables

Un budget élevé 

Pour les familles qui ne bénéficient pas de la gratuité des fournitures, les allées et venues dans les rayons à la recherche du compas ou d'un cahier à petits carreaux reste une épreuve. Avant même le passage en caisse.

Si le prix du matériel scolaire recule très légèrement en 2024, il reste loin du niveau d’avant la crise et la flambée du cours du papier.  

La Confédération syndicale des familles a publié une estimation des coûts de la scolarité en France. Elle estime que : "Le coût de la rentrée scolaire reste important, et notamment au collège et au lycée : 236 euros en primaire, 324 euros en collège, 398 euros en lycée. En effet, cette baisse ne compense pas les hausses des années précédentes." 

La confédération pointe aussi un changement d'habitude des parents :  "Si les prix indiqués par les familles semblent avoir peu évolué, cela semble plus lié à leurs pratiques qu’au coût des fournitures. En effet, les familles ont fait en sorte d’acheter moins (réutilisation) ou différemment (marques distributeurs, achats en lot ou à plusieurs, multiplication des lieux d’achat, magasins discounts, suivi des promotions…)."

L'association Familles de France précise que, pour les fournitures scolaires d'un élève de 6^e, il faudra débourser en moyenne 209,37 euros en hypermarché ; 216,82 euros en supermarché et 255,15 euros en magasin spécialisé. Des prix plus élevés en Ile-de-France.

Des inégalités territoriales 

Ce qui chagrine davantage la CSF est la disparité accentuée entre les localités. Les familles ne bénéficient pas du même soutien : entre gratuité ou non des transports scolaires, variabilités des tarifs de cantine, aides des collectivités...

Par exemple, dans les Hauts-de-France, la région offre une carte Génération #HDF aux lycéens (100 euros la première année, 55 euros les suivantes) ainsi qu'aux apprentis (200 euros).

À partir du CM1, des coûts qui explosent en Belgique

À partir de la 4^e primaire (CM1) et jusqu’en 6^e, le coût d’une rentrée grimpe à 300 euros par enfant en Belgique. Au collège et lycée, ces frais sont encore plus importants, selon la Ligue des Familles. Dans le secondaire général, l'équivalent de la 5^e et 4^e en France, une rentrée scolaire coûte en moyenne 783 euros par enfant. Les années suivantes, ce sont plus de 1100 euros par an et par enfant qui restent à charge des familles, notamment pour le matériel informatique et professionnel.

Le match

À bien y regarder, pour économiser, il faudrait scolariser ses enfants en Belgique en maternelle et primaire puis en France pour le collège et le lycée. Des chiffres à nuancer toutefois, la Belgique intégrant entre 266 et 327 euros de matériel informatique dans ses données.

Des classes aux effectifs réduits en Belgique

La Belgique vient de définir des seuils maximums d'enfants par classe. Les enseignants n'auront pas plus de 24 élèves en maternelle. 

En primaire, 24 élèves maximum par classe les deux premières années, l'équivalent du CP et CE1 en France. Les plafonds sont eux fixés à 28 enfants du CM1 à la 6^e, puis 24 élèves en 5^e et 4^e.

Au lycée, le maximum est de 32 élèves par classe.

Si la France gagne - de peu - le match des fournitures scolaires, elle n'est pas championne en nombre d'élèves par classe. La Nation de Jules Ferry est même un des plus mauvais élèves de l'OCDE. Tout comme pour la rémunération des enseignants.