"Nous sommes venus chercher une oreille attentive" : une dizaine de bâtonniers des Hauts-de-France, mobilisés contre la réforme des retraites, étaient présents au Sénat mercredi, en robe, répondant aux questions des journalistes et des sénateurs.
"Nous exprimons notre désarroi à n'être pas entendus" par la ministre de la Justice, a déclaré Philippe Meillier, bâtonnier du barreau d'Arras et président de la Conférence régionale des bâtonniers des Hauts-de-France, pin's "avocat en grève" sur la robe noire.
"Dans une région marquée par une paupérisation et une densification de la population", l'impact de la réforme des retraites sur les cabinets d'avocats signifiera "la fermeture de points d'accès à la justice", a affirmé Ludovic Hemmerling, vice-bâtonnier de Béthune. "On a à coeur notre région et les gens que nous représentons", a plaidé ce petit-fils de mineur.
"Régression sociale"
"La réforme consiste en un mépris total de la profession, mais elle est surtout une véritable régression sociale injuste, que les avocats ne peuvent raisonnablement accepter", affirme également un argumentaire distribué par le bâtonnier de Valenciennes Jean Thévenot.
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a reçu mardi soir à Matignon les représentants des avocats, mobilisés contre le projet de réforme des retraites, 15 jours après une première rencontre.
Après un mois de grève sans précédent en France, des milliers d'avocats ont encore manifesté lundi à Paris contre la réforme des retraites, dénonçant le "mépris" du gouvernement.