Revalorisation du RSA : "on ne pourra pas tenir", le président du Nord vent debout contre une hausse non compensée par l'Etat

L'augmentation de 4,6% des minimas sociaux, prévue dans le budget 2024 présenté par le gouvernement mercredi 27 septembre, irrite Christian Poiret. Le président du Nord, département comptant le plus de bénéficiaires du RSA, dit ne pas avoir les moyens de financer cette nouvelle dépense.

La loi de programmation des finances publiques, présentée mercredi 27 septembre 2023 par le gouvernement, prévoit une revalorisation des minima sociaux. Ainsi, le Revenu de solidarité active (RSA), devrait augmenter de 4,6% à partir d'avril 2024.

Le président du Département du Nord, Christian Poiret, a vivement critiqué cette annonce. "Cette hausse représente une dépense imprévue de 30 millions d'euros pour le département, a-t-il calculé, dans un poste Twitter. La situation est simple : nous ne les avons pas."

"75 millions d'euros non compensés" depuis 2022

"L’État nous impose des dépenses mais ne les compense pas, c’est un scandale !", s'agace l'élu, également président de l'agglomération du Douaisis. Ce n'est pas la première fois qu'il s'emporte contre le gouvernement sur cette question.

En juillet 2022, déjà, Christian Poiret demandait une compensation à la hausse de 4% prévue dans le projet de loi pour le pouvoir d’achat. "Qui décide paye !", déclarait-il. Il a eu en partie gain de cause, avec une prise en charge de 50% de la dépense.

"Depuis 2022 et avec cette nouvelle revalorisation, cela représente un coût de 75 millions d'euros non compensé, précise-t-il. On ne peut pas tenir, j’ai mes recettes qui baissent, notamment celle de la DMTO (taxe sur la vente de biens immobliers qui a diminué de 110 millions d'euros par rapport à l'an dernier), et j’ai mes dépenses pour la solidarité (personnes âgées, handicap, aide sociale à l'enfance) qui augmente. Sans compter l'inflation et la crise de l'énergie."

Le Nord, premier distributeur de RSA

Sa dernière alerte s'inscrit dans la lignée de celle émise par l'association Départements de France (DF), dans un communiqué publié sur son site. "Le PLF (projet de loi de finance NDLR), tel que présenté, suscite une profonde inquiétude quant à son impact sur les Départements qui sont les plus exposés, fait savoir l'instance qui regroupe les présidents des départements, à l'instar de l'Association des maires de France (AMF).

Et d'ajouter : "depuis février 2022, ce sont 2,5 milliards d’euros annuels de dépenses supplémentaires que l’Etat a imposé aux Départements : avenant 43, le secteur médico-social, le RSA, la hausse du point d’indice, diverses revalorisations salariales, primes de feu…"

Si le département du Nord ne cesse de voir son nombre d'allocataires diminuer, il n'en reste pas moins celui qui en compte le plus, avec 89.365 bénéficiaires, en août 2023.

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