Ce mardi 31 décembre, dans son discours de vœux, le président de l’Exécutif de Corse est revenu sur les évènements dramatiques survenus le 23 décembre dernier à Ajaccio, dénonçant la "violence multiforme qui meurtrit notre île".
"Les mots ont cette année un goût de cendre."
C’est par ces paroles que le président de l'Exécutif de Corse a débuté son traditionnel discours de vœux, ce mardi 31 décembre.
Une allocution d’environ six minutes, dont la première partie a été largement consacrée à l’évocation des coups de feu tirés le 23 décembre dernier au Lamparo qui ont coûté la vie à Pierre-Louis Giorgi et blessé six autres personnes.
"Un homme jeune, qui avait choisi pour profession de sauver des vies, s'est vu ôter la sienne, tragiquement. Plusieurs jeunes gens ont été blessés. Leurs familles, leurs amis, toute une jeunesse, se réunissent et marchent, soudés par un deuil cruel à une période qui aurait dû être celle de l'espérance et de la fête", a rappelé Gilles Simeoni.
"Que faire contre cette violence multiforme qui meurtrit notre île et menace d’emporter nos enfants ?, s'est-il interrogé. Comment la Corse peut-elle, à une semaine à peine d'intervalle, offrir au pape et au monde, le visage d'une terre de ferveur et de paix, et être à nouveau rattrapée par ses pires démons ?"
Déclarant refuser de voir la Corse "condamnée à être une terre de douleur", Gilles Simeoni a estimé que "les vœux doivent plus que jamais se transformer en actes". Et d’ajouter : "Nous ne voulons plus que le culte des armes, le mythe du voyou, le fléau de la drogue gangrènent notre jeunesse."
Sursaut collectif
Pour endiguer ces maux, le président de l’Exécutif en a appelé à "la loi et son application" mais aussi "et peut-être surtout" à un sursaut collectif, "par l'éducation, par l'exemplarité des comportements, par la revalorisation du travail, par la solidarité entre les générations, par la construction d'une économie saine et d'un modèle sociétal vertueux".
L'Assemblée de Corse débattra en début d'année "des remparts à construire contre les dérives mafieuses et pour une société démocratique et respirante", a-t-il annoncé. Et d’ajouter : "Dans ce domaine comme dans d'autres, nous aurons à transformer les mots en actes et en décisions."
Dans le reste de son allocution, Gilles Simeoni a évoqué, parmi les grands dossiers, le processus d’autonomie de la Corse. Sur le plan politique, il a également promis une "nouvelle impulsion" à l'action du Conseil exécutif et de la majorité territoriale.