200 lieux culturels dans le Nord ont établi un Plan de sauvegarde de leur patrimoine en cas de sinistre. Ce document fixe la marche à suivre pour protéger leurs oeuvres comme par exemple au musée la Piscine à Roubaix.
Pour protéger ses collections d’œuvres, La Piscine de Roubaix peut compter sur son Plan de sauvegarde des biens culturels. Ce document destiné aux pompiers et aux services de secours, fixe la marche à suivre en cas de sinistre.
Il doit permettre de sauver un maximum d’œuvres en cas d’incendie, comme celui qui s’est déclaré dans la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris lundi soir.
Les détecteurs de fumée sont les premiers à sonner l’alerte. La réponse est ensuite bien rodée. « Les portes coupe-feu vont se fermer, le désenfumage va se mettre en service, l’information sera reliée directement au PC sécurité qui enverra immédiatement une personne pour voir ce qu’il se passe », explique Mathieu De Ny, responsable bâtiment sécurité du musée.
Des œuvres classées par ordre de priorité
Pour ralentir l’avancée du feu, une centaine d’extincteurs sont disponibles dans le musée. Les socles des œuvres ainsi que le sol, ont aussi été conçus pour se consumer sans brûler. En cas d’incendie, La Piscine doit évacuer ses visiteurs, jusqu’à 1 700 personnes, et mettre ses collections en lieu sûr.
Chaque œuvre a une fiche dédiée dans le Plan de sauvegarde. Mais toutes n’ont pas la même importance. La Petite Châtelaine de Camille Claudel est classée rouge : une priorité absolue en cas d’incendie. Son mode d’évacuation est déjà prévu par les équipes de La Piscine.
« Il faut bien la protéger pour sortir et qu’il n’y ait qu’une seule personne qui la porte, on prend moins de risque qu’à deux », explique Bruno Gaudichon, conservateur du musée.
Toutes les œuvres ne pourront pas être évacuées
Mais le musée devra faire des choix. Certaines pièces pesant plus d’une tonne ne pourront pas être évacuées. Un sacrifice nécessaire. « Il ne faut pas que les équipes de pompiers perdent tout leur temps sur une œuvre qui serait pratiquement impossible à bouger », justifie Bruno Gaudichon.
D’autres œuvres devront aussi rester au musée : elles ne peuvent pas être rapidement mises en lieu sûr « Transporter un plâtre grand format avec des arrêtes latérales dans la précipitation c’est risquer de le casser à chaque passage de porte », raconte le conservateur.
Seul point faible du musée : ses réserves. « Dans ce local, il y a énormément de choses qui peuvent brûler. Plus il y a de combustible, plus la chaleur sera importante et forcément les dégâts seront importants », explique Christophe Cattelet, le responsable du plan de sauvegarde des biens culturels dans le département du Nord.
Pas de quoi paniquer : depuis son ouverture en 2001, le musée de La Piscine n’a connu aucun sinistre.