5 et 7 ans requis contre 2 soeurs de Roubaix qui envoyaient des allocations familiales à leur frère djihadiste en Syrie

Elles sont considérées comme complice de leur frère qui mènent des "actions terroristes".

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Le parquet de Paris a requis vendredi cinq et sept ans d'emprisonnement à l'encontre de deux soeurs dont une vingtaine de proches sont partis rejoindre les rangs jihadistes en Syrie, jugées notamment pour leur avoir envoyé des milliers d'euros depuis la France.

La procureur a demandé au tribunal correctionnel d'assortir ces lourdes peines - cinq ans pour Assia, sept pour Anissa - de périodes de sûreté et d'ordonner l'incarcération immédiate des deux soeurs, actuellement libres sous contrôle judiciaire.

Originaires de Roubaix, Anissa et Assia T., 31 et 36 ans, sont les seules de leur fratrie de neuf enfants à ne pas avoir rejoint l'organisation État islamique (EI). Dans le sillage d'un frère décrit comme charismatique et dominateur, leurs six soeurs ont gagné la Syrie en 2014 avec compagnons et enfants. Leurs deux parents également. Au total, 23 membres de la famille sont partis.
 

15000 euros


Anissa et Assia leur ont envoyé environ 15.000 euros et sont notamment jugées pour financement du terrorisme. Elles en avaient retiré le double, prélevé notamment sur les comptes bancaires de leurs soeurs alimentés par les allocations familiales. La procureur a pointé "la désinvolture et le positionnement victimaire des intéressées", qui "n'ont pas endossé la gravité de leurs agissements".


Mise en danger de mineurs


Pour la représentante de l'accusation, les soeurs ont envoyé cet argent en connaissant parfaitement les "activités terroristes" de certains de leurs proches. Sur place, "cette famille n'a cessé de croître et de mettre en danger des mineurs", a-t-elle aussi dénoncé. Les soeurs sont également poursuivies pour association de malfaiteurs à visée terroriste, pour avoir notamment "partagé une grande partie de l'idéologie" de l'EI, ce qu'elles nient farouchement.

Anissa est aussi soupçonnée d'avoir aidé à dissimuler des armes que son frère destinait à une "action violente" et jugée pour avoir aidé une jeune fille souhaitant partir en Syrie. Les deux soeurs ont assuré avoir envoyé l'argent pour aider leurs proches dans "le besoin", particulièrement pour des frais médicaux. Leurs avocats ont insisté sur leur absence d'"intention" de financer l'organisation EI et souligné l'importance du contexte familial. "Ces femmes-là ont agi par amour pour leur famille", a souligné Clémence Cottineau, avocate d'Assia, en plaidant sa relaxe. Aucun des proches d'Assia et Anissa n'est rentré en France. Leur père et leur frère seraient au mains des Kurdes.
 
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