Le 17 février, Le Monde révélait que le groupe Auchan avait organisé des collectes à destination de l'armée russe dépêchée sur le front ukrainien. Les dénégations du groupe ne sont pas suffisantes pour le groupe écologiste lillois, qui demande une enquête judiciaire.
"Il est inconcevable d’apporter un soutien inconditionnel à l’Ukraine, et en même temps d’avoir des entreprises françaises soutenant directement ou indirectement le régime de Poutine". Ces mots accusateurs sont ceux du groupe écologiste Lille Verte, dont les élus demandent l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les pratiques de la famille Mulliez en Russie.
Des collectes "humanitaires" destinées à l'armée russe
Le 17 février, après une enquête de plusieurs mois, le journal Le Monde a révélé que l'enseigne Auchan organisait des collectes "humanitaires", en fait destinées à l'armée russe qui combat en Ukraine. Un an après le début de l'invasion du pays de l'Est par la Russie, ces révélations mettent grandement à mal l'enseigne nordiste.
L'Association Famille Mulliez (AFM) nie catégoriquement les faits, mais les éléments apportés par la cellule d'investigation internationale sont troublantes. Le groupe d'élus Lille Verte estime que ces dénégations ne sont "ni satisfaisante, ni suffisantes".
"Tout soutien (...) est inenvisageable et inacceptable"
Les élus écologistes demandent, en premier lieu, "l'arrêt immédiat de ces collectes" qui visent en réalité "à pallier les insuffisances de l'armée russe". Mais surtout, ils réclament l'ouverture d'une enquête judiciaire pour faire toute la lumière sur "les agissements de la direction du groupe Auchan".
Les élus souhaitent également que le siège de la famille Mulliez au conseil de surveillance d'Euratechnologies soit suspendu. "Dans ces conditions, tout soutien, même indirect, aux activités du groupe Auchan et de l'enseigne Leroy Merlin est inenvisageable et inacceptable" conclut le groupe politique.
En mars 2022, contrairement à de nombreuses autres entreprises françaises, le groupe Auchan avait choisi de maintenir ses activités en Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une intervention en visio à l'Assemblée nationale, avait accusé les enseignes nordistes "d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie".