Que s'est-il passé dans la gestion du groupe de prêt à porter ? Deux cents anciens salariés ont déposé une plainte pour abus de biens sociaux et suspectent des malversations financières au sein du groupe ACIAM
Depuis la fermeture spectaculaire des magasins Camaïeu et le licenciement de tous ses salariés, l'enseigne Roubaisienne n'en finit pas d'être dans la tourmente. Dernier épisode en date, le dépôt d'une plainte pour abus de bien sociaux d'anciens salariés qui se demandent, pourquoi il y a t-il un trou de 40 millions d'euros dans la caisse du groupe de prêt à porter nordiste?
Les 200 salariés signataires de la plainte attendent des réponses et pour Thierry Siwik, responsable syndicale toutes leurs interrogations sont restées lettres mortes.
"On essaye de savoir ce qu'il s'est passé, car on jamais eu d'explications", déclare Thierry Siwik, représentant syndicale et signataire de la plainte.
Pour rappel, en septembre dernier, la fin des activités de l'entreprise avait provoqué une onde de choc à travers tout le pays, avec le licenciement de 2600 personnes et la fermeture définitive de 650 magasins.
Depuis la publication de l'ordonnance, le parquet judiciaire de Lille, qui s'était saisi de l'affaire, demande la divulgation de certains documents financiers du groupe ACIAM. Les salariés attendent donc des réponses.
Une plainte pour abus de biens sociaux
Mi-février, une plainte contre X pour abus de bien sociaux à été déposée par l'avocat des 200 salariés, Fiodor Rilov. L'avocat demande des explications.
" L'ensemble des éléments qu'on a eu à disposition ces dernières semaines, nous fait penser qu'il y a des activités anormales", déclare l'avocat salariés.
La plainte vise en premier lieu, des activités financières qui auraient été, d'après ces anciens salariés, à l'encontre du groupe ACIAM, tout en favorisant d'autres entreprises du même groupe.
40 millions dans la nature ?
La question qui revient dans l'esprit des anciens salariés signataires de la plainte et de leur avocat : où sont passé les 40 millions d'euros?
Dans les éléments financiers déjà examinés par les anciens salariés et l'avocat Fiodor Rilov, figure une activité suspecte durant le mois de septembre 2021 avec un trou de 26 millions d'euros dans l'inventaire et la consommation de la trésorerie pour un montant de 40 millions d'euros." Ces différents éléments pourraient traduire une sortie des stocks du patrimoine de la société, sans aucune contrepartie financière et pour un montant de 26 millions d'euros", peut-on lire dans la plainte.
"Un écart de plusieurs millions, sans aucune explications, qui a appauvri grandement la société" selon l'avocat Fiodor Rilov.
Cet écart et des missions facturées à d'autres entreprises du groupe auraient, selon les salariés dépositaires de la plainte, favorisé d'autres sociétés du groupe ACIAM.
Une plainte pour les mêmes faits a été déposée par le membres de l'ancien comité économique et social de Camaïeu.