Le vélo pour tous à des prix abordables : c'est ce que propose l'atelier Recycle-Moi à Roubaix. Cette association sauve des vélos promis à la benne pour les remettre en état et remet aussi en selle des personnes éloignées de l'emploi en les formant à la mécanique des deux roues.
Ce projet solidaire et écologique a déjà fait des milliers d’heureux. Depuis plus d’un an, 3000 vélos, remis à neuf, ont été sauvés de la déchetterie par l’association ReCycle-Moi.
Leurs propriétaires n’avaient plus l’usage de leurs vieux biclous, alors cet atelier de réparation de quartier les a mis de côté… Et les a transformés en bécanes de rêve. "Aujourd’hui, en France, on jette 1,2 million de vélos par an, tous les ans. Donc, il y a de quoi faire", explique Antoine Garandeau, codirecteur et cofondateur de l'association ReCycle-moi.
Voir cette publication sur Instagram
Des vélos entre 40 et 200 euros
Dans les allées de l’atelier, basé à Roubaix, plus de 900 vélos sont exposés. "Ils sont soit prêts à être réparés, soit prêts à rouler", précise le trentenaire. "C’est-à-dire qu’ils ont été collectés, diagnostiqués, révisés et contrôlés pour partir sur la route pour une nouvelle vie."
À lire aussi >>> "Ici, on a trois ou cinq vêtements pour 15€" : bienvenue dans la deuxième plus grande boutique de seconde main de France
Ici, tous les vélos sont issus de déchetteries ou de dons déposés dans les lieux dédiés, ou de magasins. Avec dix vélos, l’association en retape six : les quatre autres servent à fournir les pièces manquantes aux premiers.
On peut les essayer et trouver le produit qui nous convient vraiment. Moi je suis enchantée : j’ai trouvé mon vélo.
Une cliente de l'association ReCycle-moicroisée à l'atelier
Sur le site de l’association, 200 vélos sont disponibles à la vente. De quelques dizaines d’euros pour un vélo enfant à 200 euros pour certains modèles pour adultes, les cycles proposés par ReCycle-moi sont deux à trois fois moins chers qu’en magasin.
À lire aussi >>> Rentrée scolaire : les fournitures plus chères en France qu'en Belgique ?
Parmi les clients de l’atelier ce matin, Sami, un petit garçon d’une dizaine d’années, cherche son bonheur, sous les conseils d’Antoine. "L’intérêt du 24 pouces, c’est qu’il sert pour les grands enfants et pour les adolescents, donc c’est un vélo intermédiaire", explique le spécialiste. Ni une, ni deux, Sami enfourche une bécane rouge qui lui tape dans l'œil : "C’est trop bien ce vélo !"
Des travailleurs en réinsertion
À quelques pas, une autre amatrice de transport à pédales fait de l'œil à un vélo noir, à 90 euros. "On peut les essayer et trouver le produit qui nous convient vraiment. Moi je suis enchantée : j’ai trouvé mon vélo", se réjouit la sexagénaire. "Par rapport à un vélo acheté en magasin, qui coûte trois fois le prix, ça vaut le coût", précise-elle. "Ça permet de ne pas jeter et que ça serve à nouveau."
En plus d’être économique et écologique, le projet ReCycle-moi est solidaire. Parmi la dizaine de travailleurs de l’atelier, certains ont un parcours cabossé. En service civique ou en contrat d’insertion professionnelle, ces férus de mécanique se forment à la réparation de vélos.
Pour moi, c’est un tremplin qui me permet de retravailler, ça me permet de reprendre confiance en moi.
Jérémy Blaevoetsalarié en insertion à ReCycle-moi
Jérémy Blaevoet, salarié en insertion à ReCycle-moi, "se sent très bien" à l’atelier. Il est content de venir chaque jour. "Pour moi, c’est un tremplin qui me permet de retravailler, ça me permet de reprendre confiance en moi. Et de faire quelque chose que j’aime. Je me sens utile à la société."
Son collègue, Francis Révillon, lui aussi en réinsertion, abonde : la réparation de vélo, il aimerait en faire son métier. "C’est ma passion !", s’exclame-t-il. "Surtout de rendre des gens heureux, que ce soit des petits garçons ou des adultes."
Une solution écologique
Pour Antoine Garandeau, le pari de ReCycle-moi est réussi. "Je voulais un métier qui me permet de voir tous les jours l’impact que j’ai au quotidien", raconte le cofondateur. "Et surtout, travailler près d’un atelier, où on peut transformer une idée en concret, très rapidement. Et ça, c’est quelque chose de très stimulant."
Aujourd’hui, en France, on jette 1.2 millions de vélos par an, tous les ans. Donc il y a de quoi faire.
Antoine Garandeaucodirecteur et cofondateur de l'association ReCycle-moi
Et même lorsque les carcasses sont irrécupérables, rien ne se perd. Les bicyclettes délabrées vont nourrir une autre filière de recyclage, partenaire de l’atelier. Pour un modèle d’économie circulaire toujours plus vertueux.
Chaque premier mardi du mois, l'association ReCycle-moi propose des vélos en vente à la Broc'A vélos place François Mitterrand entre les deux gares de Lille. Elle sera aussi présente le samedi 14 septembre pour la Braderie de Lille, à la grande vente de vélos sur la place de la Nouvelle Aventure à Wazemmes, avec une centaine de vélos.
Avec Myriam Schelcher / FTV
