Incendiée lors des violences urbaines, l’entreprise Tessi organise sa reprise : "on devrait avoir réaffecté 350 collaborateurs"

Les locaux de l'entreprise Prochèque Tessi, basés dans le quartier de l'Alma à Roubaix, ont été incendiés lors des émeutes dans la nuit du 30 juin 2023 après la mort de Nahel. Sur les quelque 500 salariés du groupe, 350 devraient être relocalisés d'ici à la fin de la semaine, en attendant de trouver de nouveaux bâtiments.

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Dans la nuit du vendredi 30 juin au 1er juillet 2023, alors que les violences urbaines secouaient la métropole lilloise, un feu ravageait l'entreprise Tessi, à Roubaix, spécialisée dans le traitement de données informatiques. Machines détruites, matériel volé... Il s'agit de la société la plus importante ayant été détruite depuis le début des émeutes en France. Presque une semaine plus tard, la carcasse du bâtiment gît toujours, devant des salariés encore émus par les évènements.

En particulier Cécilia Poinsot, directrice régionale de Tessi, qui avait lancé le site il y a 13 ans. "Quand je suis arrivée nous étions seulement 13 collaborateurs. On a réussi à grandir d'année en année... En 48 heures, ce sont 13 ans de ma vie qui sont partis en fumée." Même si les activités du groupe ne sont pas mises en péril, l'incendie les a tout de même "mises à mal", explique Cécilia Poinsot. "J'éprouve un peu de colère concernant ces actes, que je trouve injustifiés."

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Cécilia Poinsot, Directrice régionale de Tessi, sur les évènements qui ont marqué l'entreprise roubaisienne. ©France Télévisions. S.Gurak et M. Vanlaton

"Spectateurs" du drame

Vendredi soir, l'incendie a commencé au premier étage, où un feu avait été allumé. "On a seulement pu être les spectateurs de ce qu'il se passait." Fouad Chaoui, responsable des services généraux, était l'un des premiers sur place, au moment des faits. "J'ai été appelé par la sécurité. En arrivant j'ai essayé de joindre les pompiers et la police qui étaient occupés ailleurs... Je n'ai pas reconnu le bâtiment, tout ce que j'ai vu c'était un brasier rouge."

"Tout ce que je voyais, c'était un brasier rouge."

Fouad Chaoui, responsable des services généraux de Tessi

Tout comme les autres collaborateurs de Tessi, Fouad Chaoui ressent une profonde incompréhension et a du mal à réaliser l'ampleur et la rapidité des dégâts. "Il y a quelques jours je signais encore des devis pour démarrer des travaux le 3 juillet. Je venais d'aménager une zone du bâtiment, de recevoir du matériel... Je suis juste dégoûté."

Préparer l'avenir

D'abord désemparées, dès le lendemain de l'incendie, les équipes ont commencé à mettre en place une dynamique de sauvegarde des postes, pour assurer l'emploi des salariés et les demandes des clients. "En ce qui concerne le court terme, d'ici à la fin de la semaine on devrait avoir réaffecté 350 collaborateurs, grâce au télétravail ou à des clients qui ont proposé de nous héberger", indique Aline Gerelli, DRH France de Tessi, tout en précisant, que certaines prestations ne pourraient pas être mises en place, faute de matériel.

"D'ici à la fin de la semaine on devrait avoir réaffecté 350 collaborateurs."

Aline Gerelli, DRH France de Tessi
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La DRH de Tessi, Aline Gerelli salue la "solidarité" des collaborateurs. ©France Télévisions. S.Gurak et M. Vanlaton

Sur le plus long terme, Aline Gerelli espère pouvoir remettre en poste l'intégralité de l'équipe, en trouvant de nouveaux locaux. "On va avoir besoin d'aide et de collaboration pour les machines de numérisation et pour trouver des locaux très vite." L'aide, justement, Cécilia Poinsot en déplore le manque, au lendemain de l'incendie. "Personne n'a été accompagné. Pas un seul coup de fil, pas une seule marque de considération. Ce serait bien que l'État se rapproche de nous pour soutenir la reprise."

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