Le réalisateur Arnaud Desplechin et l'acteur Roschdy Zem étaient mercredi soir au cinéma le Duplexe pour présenter leur film aux Roubaisiens. "Roubaix, une lumière" s’inspire d’un fait divers survenu en 2002, le meurtre d’une vieille dame par ses deux jeunes voisines.
Deux semaines après sa sortie, "Roubaix, une lumière" a fait salle comble, mercredi soir, au cinéma Le Duplexe. Les Roubaisiens sont venus pour le film, mais surtout pour en débattre de vive-voix avec son réalisateur, Arnaud Desplechin.
C'est la troisième fois que celui-ci pose ses caméras dans sa ville natale. Mais c'est une première pour lui d'en avoir fait le cadre d'un polar. Inspiré d'un fait divers tragique, le film raconte le meurtre d'une vieille dame par deux jeunes femmes, dans une courée, sur fond de misère sociale.
C'est aussi la chronique de la vie du commissariat, et le portrait poignant de ceux qui y échouent, qu'ils soient auteurs ou victimes.
D'intenses retrouvailles roubaisiennes
Les premiers instants de la rencontre sont intenses, lorsqu'Arnaud Desplechin appelle un à un les comédiens amateurs qui ont joué dans le film sur la scène. "Revoir tous ces visages que j’ai filmés, de les voir nous rejoindre Roschdy et moi, c’était vraiment un choc émotionnel assez fort », nous a confié le réalisateur, visiblement ému.
Un réalisateur inspiré par sa ville natale
Le maire de la ville, Guillaume Delbar, fait partie des spectateurs qui ont pris place dans la grande salle du cinéma de Roubaix. "On a la chance d’avoir l'un des plus grands réalisateurs de sa génération qui est inspiré par une ville où il est né", commence en préambule l'édile qui est aussi président de Pictanovo, co-producteur du film.
La misère sociale dépeinte dans le film est-elle fidèle à la réalité ? "L’âme d’une ville c’est un ensemble, et le film n’a pas vocation à donner la totalité de l’âme d’une ville, il donne un éclairage particulier", commente l'élu.
Où est la lumière ?
Dans la salle, certains roubaisiens regrettent la noirceur du film d'Arnaud Desplechin. "Je pensais voir une lumière, une lueur d’espoir, je la cherche encore", commente cette spectatrice dans la salle.
Après la projection, une famille blessée interpelle le réalisateur. Deux membres de la famille de Micheline Demesmaeker, la vieille dame dont le meurtre a inspiré le réalisateur. "Si à l’avenir, vous faites encore des films sur des faits réels, pensez à voir la famille, pensez à vos parents", lui disent-ils.
La lumière dans l'humanité des personnages
"Ce que j’ai aimé, c’est sa profonde humanité et en même son réalisme sur toute une population qui souffre", s'enthousiasme une autre spectatrice du film. "Même les meurtrières plongent dans une humanité réelle. Arnaud plonge profondément dans l’humanité des gens"."Roubaix, c’est vraiment une lumière tous les jours, les gens sont magnifiques. C’est vraiment Roubaix. La paix dans la lumière. I love Roubaix », déclare cet autre comme un cri d'amour lancé à sa ville, à l'issue de la projection.
Mercredi soir, le Duplexe de Roubaix a vécu une soirée d'une rare intensité, au-delà du cinéma.