Le compte Twitter @InfoRoubaix, connu pour diffuser de vraies infos mais aussi beaucoup de "fake news" a été suspendu par le réseau social. La mairie de Roubaix avait déjà signalé à plusieurs reprises ce compte anonyme.
C'était un mélange d'informations bien réelles, de photos légendées... et de "fake news". Difficile dans ce contexte de démêler le vrai du faux sur le compte Twitter @InfoRoubaix, qui prétendait relayer des informations concernant la ville de Roubaix et vient d'être suspendu par le réseau social.
Le compte @InfoRoubaix a enfin été suspendu ! C'était long mais merci @TwitterFrance d'avoir fait quelque chose pour lutter contre les #FakeNews #Roubaix pic.twitter.com/CUia8kWAue
— Simon Séreuse (@FatboySim66) 14 février 2018
J'avais oublié je l'avais signalé parcequ'il me répondait jamais à chaque fois qu'il postait qqch. @inforoubaix sans rancune ?! #Roubaix pic.twitter.com/XRcHzCto3P
— Elvira (@ElviraGamil) February 14, 2018
Un soulagement pour la mairie de Roubaix, qui expliquait la semaine dernière à nos confrères de la Voix du Nord se sentir "démunie" face à la propagation de ce type de "fake news". "La municipalité a évidemment signalé ce compte à de nombreuses reprises que ce soit auprès de Facebook ou Twitter, mais ça ne change rien, et chacun sait que cela prend cinq minutes de recréer un profil", expliquait Cédric Girard, directeur de la communication.
Effectivement, on peut s'attendre à ce qu'un nouveau compte Twitter soit créé avec la même apparence "officielle" - si ce n'est déjà fait. Et sur le compte Facebook d'InfoRoubaix, les publications s'enchaînent...
Un mélange des genres... et beaucoup de confusion
Parmi les premiers à avoir remarqué l'existence de ce compte, nos confrères localiers de la Voix du Nord. "Il a été créé il y a plusieurs années. En très peu de temps, il ont eu deux ou trois fois plus de fans sur leur page Facebook", constate Bruno Renoul, journaliste à la locale de Roubaix. Sans doute à cause d'un ton différent... ou des informations chocs qui attisent la curiosité.
Le ou les auteurs de la page commencent par reprendre des photos et des textes du journal, sans autorisation. "Ça posait des problèmes de droits d'auteur. Des procédures ont été engagées", précise le journaliste. Mais surtout, les journalistes sont eux aussi pris au piège du mélange entre vraies informations et rumeurs infondées. "Ça nous oblige à vérifier à chaque fois, car ce sont des informations qui peuvent inquiéter les gens, ça peut être dangereux. Par exemple, lorsqu'ils ont annoncé une perquisition à la mosquée turque de Roubaix, alors qu'on était en plein contexte terroriste. En fait, il s'agissait juste d'un accident de la route..."
Mais une fois publié, le tweet est partagé, vite, et ils sont nombreux à prendre l'information pour argent comptant. "Il m'est déjà arrivé sur le terrain qu'on me demande si InfoRoubaix, c'est moi. Certaines personnes ne font pas la différence et pensent qu'il s'agit d'un vrai média d'information", poursuit Bruno Renoul. "Or, la différence c'est qu'eux ne vérifient rien, ne recoupent pas les informations et recherchent uniquement à gonfler leur audience en balançant n'importe quoi, sans se soucier des conséquences."
D'autres pages-relais de l'information locale existent sur Roubaix et dans les autres villes de la région, parfois plus sérieuses. Le véritable problème résidant dans un afflux de messages si important... qu'il est inenvisageable de tout vérifier. Sauf si les lecteurs le font d'eux-mêmes.