Il a émerveillé vos enfants, illuminé vos soirées, des aiguilles sur le parquet et le mois de janvier sonne le glas du roi de la forêt. Plus qu'un simple déchet, votre sapin peut désormais être valorisé. Petit tour d'horizon sur la seconde vie offert aux conifères.
Que vous l'ayez acheté en motte ou cloué à un pied, le sapin ne peut être abandonné lâchement sur un trottoir ou dans la nature, sous peine d'amende pouvant aller de 35 à 150 euros. Depuis quelques années, les municipalités ou les communautés d'agglomération ont mis en place un système de collecte jusqu'à la fin du mois de janvier.
La collecte
À Petite-Forêt (Nord), c'est au son des sabots des chevaux de trait que la collecte s'effectue. Pour la quatrième année, le pôle environnement de la ville sous-traite avec l’entreprise Caval’trait de Saint-Amand-les-Eaux. Impatients, les enfants guettent le convoi derrière leur fenêtre. Malgré le froid glacial, Mathias, dix ans, les attend, heureux de pouvoir les caresser.
Au Portel sur la Côte d'Opale, les sapins collectés les années précédentes sont restés tels quels et ont déposé au pied de la dune. Ils comblent temporairement l'espace dénudé de végétation. Avec le temps, le sable les recouvre. La matière organique ainsi disponible dans le sol permet alors à la végétation de se développer et ainsi préserver l'espace dunaire. "Les années précédentes, la communauté était aidée par l'association porteloise de glisse, précise Benoît Raimbault, animateur environnement et développement durable de la ville. Mais cette année, via Facebook, la ville fera appel aux volontaires pour déposer les conifères."
Transformation des sapins
Débarrassés de leurs apparats, les sapins sont broyés et réutilisés en paillage dans les espaces verts des villes. On appelle ça un broyat, ce mélange améliore la structure du sol, réduit le développement des herbes indésirables et limite l'arrosage.
Un conifère qui a tout pour plaire
Autre possibilité, chez certains pépiniéristes, il est possible d'acheter un sapin en pot puis de les ramener au mois de janvier, pour les acquérir de nouveau l'année d'après et en suivre ainsi la croissance.
Plus inattendu, à Feignies (Nord), les chameaux Abibi, Melkior et leur bande savourent les branches des sapins apportés par les municipalités, les particuliers ou les commerces qui liquident leurs invendus.
Ces mets savoureux leur rappellent les ronces et les cactus qu'ils dévorent dans le désert. Julien Job, éleveur explique : "Outre l'aspect gourmand, les tanins contenus dans les épines agissent comme un déparasitant naturel. Débarrassés des vers,les chameaux profitent des bienfaits de leur alimentation, regrossissent et deviennent encore plus beaux."