Depuis le tremblement de terre survenu dans la nuit du 8 au 9 septembre au Maroc, les Marocains de France sont pendus à leur téléphone pour prendre des nouvelles de leurs proches restés sur place et plus les minutes passent, plus l'inquiétude augmente.
Depuis le séisme qui a ravagé son pays, Hassan Aselouani, président de l'association Tiwizi59 qui œuvre pour la promotion de la culture berbère dans le Nord, ne quitte pas son téléphone ni son ordinateur. Des messages de soutien y affluent, des témoignages aussi de ses amis marocains dans les zones touchées. Parmi eux, Malika, institutrice dans un petit village, Ait Ourir, à 35 km de Marrakech.
L'enseignante est une rescapée du séisme survenu dans la nuit de vendredi 8 septembre et du samedi 9 septembre et qui a fait au moins 2000 victimes. Son village est particulièrement touché et meurtri par le tremblement de terre.
"J'ai perdu des amis"
"Je suis choquée. Des collègues à moi, des jeunes enseignants ont perdu la vie", confie-t-elle, en larmes, "on a perdu des élèves, l'école est complètement détruite..." L'enseignante, sous le choc, tente d'aider les rescapés et les autorités à retrouver des survivants, mais les conditions restent très difficiles. "On a besoin de tout, de l'eau, de quoi manger, de tentes, les gens ont tout perdu", témoigne-t-elle.
Malika Boutaleb se trouve dans une région montagneuse où les habitations n'étaient pas conçues pour résister à un séisme de cette magnitude "c'est la première fois que la région est touchée par un drame d'une telle ampleur" rapporte-t-elle.
L'enseignante raconte qu'elle n'ose plus rentrer chez elle pour dormir à cause du risque de répliques et des fissures, de peur que les bâtiments s'effondrent. "on passe la nuit dans les voitures, dans les parcs, c'est très compliqué", reconnaît-elle
"J'ai essayé d'appeler 30 personnes"
Saaidi Bhassine, responsable de la mosquée de Petite-Synthe, a quitté le Maroc et sa maison trois jours avant le séisme.
Des proches sont toujours sur place. Toute la journée, le responsable de la mosquée essaie d'avoir des nouvelles.
"C'est compliqué, il n'y a pas toujours de réseau. Je sais que mon village a été rasé et que beaucoup de personnes de ma famille lointaine sont décédées", confie-t-il.
Depuis le Nord, il souhaite lancer une aide humanitaire. Tout comme Hassan Aselouani et son association des berbères du Maroc. Très vite, un réseau de solidarité s'est mis en place dans la région. Une cagnotte a été lancée sur internet, de l'argent plutôt que des dons matériels.