Après les hausses de matières premières comme le blé, le beurre et la crème, le coût d'électricité a fragilisé les artisans de bouche. Pour perdurer, certains réduisent le nombre de cuissons à la journée ou cessent la production de mets devenus trop coûteux.
Toujours debout, mais à quel prix ? Les boulangers traversent une crise historique, entre le Covid-19, l'énergie et la matière première.
Installés à Attiches depuis 1999, CorinneThomas ne cachent pas son inquiétude. "On a bénéficié du bouclier fiscal les six premiers mois de l'année, aujourd'hui, il n'y a plus rien ! On nous parle de hausse d'énergie, surtout pour l'électricité et cela nous fait très peur. Hormis l'électricité, nous avons toutes les autres augmentations qui nous pénalisent fortement. Elles nous détruisent la trésorerie."
Des difficultés économiques qui demandent de l'adaptation. Cette boulangerie possède deux boutiques au sud de la métropole lilloise pour sept employés. Pour tenir, elle a dû revoir notamment son offre de pain et pâtisserie. "On rationalise, on modifie notre façon de travailler, on ne fabrique plus certaines choses ou alors différemment. La brioche feuilletée, je ne la fabrique plus, sinon je serai en prix de vente beaucoup trop élevée." Les tarifs de la baguette, du croissant et du pain au chocolat sont intouchables ici, mais des hausses ont été inévitables.
Même en ayant augmenté deux fois de cinq centimes les pains spéciaux, je ne compense même pas ne serait-ce que la hausse de prix de la farine.
Corinne ThomasBoulangère à Attiches
Si Corinne et son mari ne se sont pas versés de salaire plusieurs moins en 2022, la situation n'est plus tenable."Personne n'accepterait aujourd'hui de faire 70 heures par semaine et de ne pas être rémunéré."
En un an, plus de 10% des boulangeries du Nord-Pas-de-Calais ont fermé boutique.