C'est le dernier épisode en date d'une lutte qui dure depuis l'arrivée en France d'Uber et de ses chauffeurs privés. Les taxis ont bloqué ce jeudi matin les gares lilloises pour protester contre la concurrence déloyale des VTC et le comportement de leurs chauffeurs
Le bras de fer n'est pas terminé entre les chauffeurs d'Uber et les chauffeurs de taxi lillois. Ces derniers ont manifesté ce jeudi 6 avril contre les chauffeurs privés en bloquant les gares et la place République.
Les chauffeurs de taxi dénoncent une concurrence agressive et déloyale des véhicules de transport avec chauffeur (VTC). Au-delà de la maraude électronique et du fait que les chauffeurs stationnent sur les places réservées aux taxis,
C'est le même comportement qu'on voyait avant, du temps d'UberPop
Bruno Lambrechts, président de l'Union nationale des taxis du Nord, dénonce "un comportement agressif" envers les chauffeurs de taxi. "Ils n'ont pas peur de nous, ils n'ont pas peur de la police."
"C'est le même comportement qu'on voyait avant, du temps d'UberPop." Ce service, qui permettait à n'importe qui de s'improviser taxi, a été depuis déclaré illégal.
En mai 2015, la préfecture du Nord l'avait déjà interdit dans un arrêté dans le département, avançant "une situation de concurrence déloyale vis-à-vis des taxis et véhicules de transport avec chauffeur (VTC)".
Aujourd'hui, pour les chauffeurs de taxi, ce sont justement ces VTC qui posent problème en travaillant de façon non-règlementaire. Certains, par exemple, exerceraient sous le statut de LOTI. Ce statut nécessite une formation plus courte et moins chère, mais se destine depuis l'adoption de la loi Grandguillaume en décembre 2016 au transport de plus de dix personnes. L'utiliser pour transporter une seule personne est donc illégal.
"On attend que le gouvernement et la préfecture fassent leur travail" assure Bruno Lambrechts. Une délégation a été reçue vers midi par le préfet. "Le préfet a promis le retrait de permis, la même chose qu'il y a deux ans" pour UberPop.
Quant à l'entreprise Uber, "à partir du moment où ils font de l'évasion fiscale, ils n'ont rien à faire en France".
En mars 2016, Uber France a été condamné à 50.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Lille pour "pratique commerciale trompeuse" pour avoir présenté son offre payante de transport de personnes UberPop comme du covoiturage. La plainte avait été déposée par un chauffeur de taxi lillois.