Casse moteur, surconsommation d'huile et, à défaut, inquiétude pour les kilomètres à venir... Ce jeudi 26 septembre 2024, une réunion publique a rassemblé au moins une centaine de clients mécontents à Roubaix. Plusieurs d'entre eux ont témoigné de leur galère et fait un point d'étape avec l'avocat chargé de leur action de groupe en justice.
Pour lui et sa famille, Cédric* a trois voitures. Trois Peugeot, une 208 et deux 2008, toutes les trois équipées d'un moteur Puretech. Selon lui, d'après les témoignages qu'il lit sur la page Facebook de Sébastien Czerniak, ce Nordiste qui mène une fronde contre Stellantis, aucune d'entre elles ne dépassera les 120 000 km sans avoir de gros pépins. "La première voiture (208 de 125 000 km) a son pot catalyseur foutu... C'est une conséquence de ma surconsommation d'huile. Elle n'est plus garantie. La troisième n'a rien : elle n'a que 45 000 km mais la deuxième commence à surconsommer de l'huile également".
Le client de Peugeot, d'une cinquantaine d'années, interroge Me Lèguevaques, venu à la rencontre des clients mécontents pour les aider face au géant de l'automobile, sur la dénomination de l'attaque en justice. "Pourquoi, ne pas les attaquer pour obsolescence programmée, publicité mensongère ou escroquerie ?"
Me Lèguevaques rétorque que la procédure sera adaptée avec, pour commencer, une demande de documents à Stellantis via la justice et via un référé probatoire devant la juridiction de Versailles. Le pénal est envisagé avec une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui".
Autre témoignage, celui de Christrophe Eloy, qui a aujourd'hui un crédit de 300 euros par mois pour avoir sa voiture immobilisée dans un garage. Achetée, en mai 2022, 17 000 euros à Villeneuve d'Ascq. La voiture a une surconsommation d'huile : un bidon tous les 300 km, 400 km et un problème de réservoir. Christophe explique aujourd'hui avoir un enfant en bas âge et devoir emprunter, pour le travail comme pour les rendez-vous chez le pédiatre, la voiture de sa mère. Il estime qu'au-delà du préjudice matériel, il y a aussi le préjudice moral. D'autant plus que, le garage demande maintenant d'importants frais de gardiennage.
21h00. La réunion se termine, dehors, Alicia Dos Santos et Jean-Charles Brunet discutent de leurs problèmes mécaniques respectifs. Alicia a une 2008 qu'elle réalimente en huile toutes les trois semaines et redoute la casse moteur. N'ayant pas fait les révisions chez son concessionnaire belge, celui-ci la "lâche complètement" et ne "veut pas reprendre le véhicule".
Jean-Charles, lui, a rendez-vous avec un avocat la semaine prochaine. Il s'interroge pour savoir si la bataille judiciaire est plus efficace au civil, seul, ou en action de groupe, au pénal. Les deux types de poursuites ne peuvent pas être engagés conjointement. Il faut effectivement choisir, assure Me Lèguevaques.
Pour Sylvain Coquet, c'est tout vu : "seul, je ne pèse pas assez. Le protocole pour changer le moteur aurait changé, me fait savoir Citroën". La marque ne veut donc pas lui changer son moteur. Or, rien ne me prouve ce changement de protocole et, pour avoir les documents, "je ne peux que me tourner vers une action de groupe". Ayant acheté un C3 Puretech 1.2 d'occasion de 46 000 km pour 15 000 euros chez un concessionnaire Honda, aujourd'hui, on lui réclame en plus 3 500 euros de frais de gardiennage depuis que son véhicule, qui consomme 70 cl d'huile aux 1000 km, est immobilisé. L'automobiliste fait partie des 4 800 plaignants de la "première vague" engagés dans une action judiciaire de groupe.
*Prénom d'emprunt