La difficile rentrée pour les enfants handicapés sans auxiliaire de vie scolaire (AVS)

Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne de permettre l'accès à un auxiliaire de vie scolaire à tous les enfants handicapés qui le nécessitaient. Mais en cette rentrée, la réalité n'est pas aussi idéale que les annonces. De nombreuses familles ne peuvent pas obtenir d'accompagnant.

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Faciliter la scolarisation des enfants handicapés, c’était l’une des promesses de campagne du candidat Emmanuel Macron. Chaque enfant qui le nécessitait devait pouvoir bénéficier d'un auxiliaire de vie scolaire (AVS) pour l'accompagner dans son apprentissage.

Mais depuis la rentrée, la réalité est plus compliquée que prévue. De nombreux enfants ne peuvent pas bénéficier des aménagements promis.

C'est le cas par exemple d'Aurélien, un jeune garçon de 6 ans scolarisé près de Tourcoing. Il a dû commencer son année scolaire sans AVS.


Pour ce petit garçon pas tout à fait comme les autres, l'école est un effort de tous les instants. Il souffre de troubles envahissants du développement, une forme d'autisme qui nécessite l'aide d' un AVS, un auxiliaire de vie scolaire. Car pour Aurélien, l'école est à la fois une chance et une difficulté.

"L'AVS, ça permet d'évoluer. Il arrive avec l'AVS à faire les exercices comme les autres enfants de son âge", précise son père, Jérôme Loncke. "C'est le côté social, il ne va pas faire la démarche tout seul, donc il a besoin d'un accompagnement."

En juin dernier, après de longues démarches et le soutien des enseignants d'Aurélien, ses parents obtiennent l'accord pour 24 heures d'auxiliaire de vie scolaire par semaine. Mais surprise, le jour de la rentrée, aucun AVS n'est là pour accueillir Aurélien.


"On se sent abandonnés par l'État"

"Son auxiliaire de vie scolaire est en congés maternité", explique la mère d'Aurélien, Stéphanie Loncke. "On nous a précisé à la rentrée que les congés maternité n'étaient pas remplacés. Aurélien aurait droit à seulement 9 heures par semaine."

Le cas d'Aurélien n'est pas un cas isolé. Au lendemain de la rentrée, la secrétaire d'état chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, lance même un numéro d'urgence, le 0 810 55 55 00. Il permet de joindre la cellule d'aide handicap école.


Immédiatement, les parents d'Aurélien appellent le numéro. Et la réponse tombe comme une douche froide.
                                                                                                     
"On nous précise que l'accompagnement de notre fils ne peut pas se faire faute de financements nécessaires à l'octroi d'une AVS", détaille son père. "On se sent un peu abandonnés par l'État. On a deux discours entre le discours politique et la réalité du terrain."

Une semaine après la rentrée scolaire, de nombreux enfants handicapés sont sur le bord du chemin. Sur les 300 000 enfants handicapés scolarisés en France, 164 000 ont besoin d'un AVS. Aurélien qui devait passer en CP a dû rester en grande section.

Reportage : Florence Mabille de Poncheville, Sergio Rosenstrauch, Isabelle Lefebvre
 

 

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