Elle rentre de la Convention des Collectionneurs de poupées Barbie qui s'est tenue aux Etats-Unis du 4 au 8 juillet 2023. Installée à Tourcoing, Corinne Thorner est styliste haute couture pour poupées mannequins et les Américains raffolent de ses créations.
Il y a un mois, Corinne Thorner était à Orlando pour un des nombreux salons auxquels elle participe à travers le monde. Du 4 au 8 juillet 2023, elle a pu croiser des collectionneurs et leur parler de son minutieux travail, leur expliquer comment elle crée, coud, brode et peint dans son atelier de Tourcoing.
L’artiste explique : "Je pars d’une poupée, j’efface la peinture de son visage et je le repeins en fonction de la particularité que je veux lui donner, un style, une époque. Le visage est très important pour se coordonner à la tenue, il faut soigner les couleurs et le type de maquillage."
"Ensuite, je crée le vêtement ainsi que la lingerie, précise Corinne Thorner. Ce peut être du vêtement historique ou de la fantaisie comme des fées, des guerrières. Je fais beaucoup de haute couture aussi et j’adore utiliser la dentelle de Calais."
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Là-bas, on parle de luxe à la française, gage de raffinement. "J’utilise des techniques de haute couture, Je fais de la broderie de paillettes, de perles, de la broderie au fil, au ruban de soie. Tout à la main évidemment ! Vu l’échelle, on ne peut pas coudre à la machine."
Chaque création demande 40 à 100 heures de travail environ, selon le modèle. Les prix peuvent aller de 400 à 1 000 euros, voire plus. Ces magnifiques poupées ne sont bien sûr pas destinées aux enfants mais aux collectionneurs.
La clientèle de Corinne Thorner est à 90% étrangère et principalement américaine. La styliste peut faire des créations sur commande ou des reproductions de tableaux, de spectacles, de robes de mariée.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Corinne a toujours aimé la couture : "Ma grand-mère était couturière. Pendant les vacances, elle m’apprenait à coudre à la main et à reproduire les costumes régionaux qu’on voyait beaucoup autrefois sur des petites poupées. Je les refaisais à l’identique sur des poupées mannequins qui étaient toutes molles à l’époque. Cela m’amusait !"
"Quand internet est apparu, j’ai fait des recherches pour voir ce qui existait en poupées de collection ; à ce moment-là, je travaillais sur des poupées de porcelaine."
"J’ai découvert qu’aux Etats-Unis, le pays de la Barbie, il y avait des designers qui travaillaient sur des poupées mannequins, en refaisant le visage, les bijoux, les vêtements, la coiffure, de façon très détaillée. Je me suis amusée à reproduire deux poupées qui existaient déjà et j’ai décidé de me lancer."
Milan, Chicago, Madrid, New York, Rome… Le métier - ou faut-il dire la passion ? - de Corinne Thorner l’amène à beaucoup voyager pour participer à des conventions, organisées par des associations de collectionneurs. L’occasion de rencontrer ses clients, et de présenter et vendre ses créations.
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L’année 2023 est chargée pour la créatrice. En avril, elle était déjà aux Etats-Unis pour une convention à Détroit, en juillet à Orlando, en septembre et octobre direction Madrid et en novembre Rome.
Ses créations font désormais l'objet d'un livre, OOAK Artists - Créations Cotho. OOAK est l'acronyme de l'expression anglaise "one of a kind" que l'on pourrait traduire par "unique en son genre".
L'ouvrage est sorti en janvier 2023 et est écrit par un collectionneur, Laurent Moreau. Pour aller plus loin encore dans l'univers de la poupée.
[Cet article a déjà été publié sous une autre forme le 20 avril 2023]