La préfecture maritime Manche - mer du Nord fait état "de nombreux départs d'embarcations de migrants" dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2024 et décompte 160 personnes secourues entre la tombée de la nuit et le petit matin. D'autres ont réussi leur traversée et rejoint la Grande-Bretagne.
Des dizaines de personnes exilées ont pris la mer dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2024 sur des embarcations de fortune dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne. De "nombreux départs d'embarcations de migrants" qui ont nécessité plusieurs opérations d'assistance et de sauvetage, d'après la préfecture maritime Manche - mer du Nord.
Des opérations de sauvetage toute la nuit
Le premier départ a été signalé dans la soirée, et l'embarcation a d'abord fait l'objet d'une surveillance par le patrouilleur du Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage). Un peu plus tard, alerté par certaines personnes qui se trouvaient sur l'embarcation, le Cross a procédé à une opération de sauvetage. 57 personnes exilées ont ainsi été ramenées à Calais et prises en charge sur place. "Le reste des occupants de l'embarcation continue sa route vers les eaux britanniques avant d'êtres pris en charge par les autorités britanniques", précise la préfecture maritime.
Dans la nuit, une situation similaire s'est produite au large du cap d'Alprech. Appelés à l'aide, les services de sauvetage ont déployé un patrouilleur pour embarquer 55 personnes pour les ramener à quai à Boulogne, pour être "pris en charge par les services mandatés par la préfecture du Pas-de-Calais".
Enfin, "tôt dans la matinée" du 1er novembre, un navire de sauvetage a été engagé dans le secteur de Malo-les-Bains, dans le Nord, pour secourir 48 autres personnes sur une embarcation et les ramener à Calais. Là aussi, d'autres ont poursuivi leur route et ont été pris en charge en Grande-Bretagne par les autorités.
"Un secteur particulièrement dangereux, y compris quand la mer semble belle"
Ce sont donc 160 personnes qui ont été secourues au total en une seule nuit, qui s'ajoutent aux 5 000 autres sauvées en mer depuis le début de l'année. La veille déjà, le 30 octobre, les services de l'État avaient repéré plusieurs départs. Des dizaines de personnes migrantes avaient été secourues par hélitreuillage et par les gendarmes qui se sont mis à l'eau, et quatre autres ont perdu la vie en tentant la traversée.
Dans ce contexte, le préfet maritime appelle à la vigilance et met en garde tous ceux qui envisagent de se lancer dans cette périlleuse traversée. "Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour et les conditions météorologiques y sont souvent difficiles, avec 120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple, rappelle-t-il. C'est donc un secteur particulièrement dangereux, y compris quand la mer semble belle."
Depuis le début de l'année, près de 30 000 personnes ont réussi leur traversée. Mais au moins soixante n'ont pas survécu au voyage. D'après le préfet du Pas-de-Calais, les mois de septembre et d'octobre ont été "particulièrement meurtriers" cette année.
La préfecture maritime rappelle qu'il existe un numéro de téléphone à contacter si vous êtes victime ou témoin d'un événement en mer : le 196.