Des applications GPS comme Waze recommandent la commune de Camphin-en-Carembaut pour contourner l'autoroute A1, et ses habitants sont exténués par les nuisances sonores du trafic routier. En attendant des travaux, le maire du village a mis en place des stratégies pour déjouer les algorithmes.
Les applications GPS sont devenues le pire cauchemar de la ville de Camphin-en-Carembaut, dans le Nord. La ville est traversée par la départementale 925, devenue l'itinéraire bis privilégié des GPS comme Waze, Apple Plans ou ViaMichelin pour contourner l'autoroute A1 entre Paris et Lille.
Le GPS propose ce chemin notamment en cas de fermeture de l'autoroute ou aux automobilistes souhaitant l'éviter. Les jours de fortes affluences, jusqu'à 14 000 véhicules empruntent cette route parallèle.
Un vacarme incessant
Chaque jour, ce village de 1800 habitants assiste à des ballets incessants de camions, motos, voitures. La nuisance sonore du trafic routier rend la vie impossible aux maisons situées à proximité de la départementale.
"On a un bruit qui ne s'arrête jamais, le week-end les enfants ne peuvent pas dormir", s'agace Samuel Roty, dont la maison est située au bord de la départementale. Matthieu Moreeuw, un autre riverain, est dans la même situation,"les vibrations des motos font trembler les verres", décrit-il.
En raison de mesure de protection de l'environnement, il n'est pas possible de créer un contournement de la route. Le maire a dû faire preuve d'imagination pour déjouer l'algorithme des GPS.
Des mesures temporaires prises par la ville
En attendant des solutions de long terme, la ville a pris des mesures de fortunes pour réduire le trafic."On a installé des 'Stop' à chaque intersection. Les panneaux se trouvent à quelques centaines de mètres les uns des autres, ça envoie un signal au niveau des GPS pour dire qu'il y a des véhicules à l'arrêt ou à faible vitesse. Ils n'invitent plus le trafic routier de l'A1 à se reporter sur la D925", explique Matthieu Lestoquoy, maire de Camphin-en-Carembaut.
L'élu estime que la multiplication des stops, de zones de ralentissement et de dos d'ânes, a permis de réduire le trafic de 15%. Néanmoins, le maire réclame des changements de plus grande ampleur. "Il faut donner la possibilité aux habitants de la métropole lilloise de se déplacer autrement et d'abandonner petit à petit la voiture".
Le département a annoncé le déblocage de subventions pour désengorger cet itinéraire bis. Des travaux d'aménagement à hauteur de 1,9 million d'euros débuteront en septembre.
Avec Valentine Mayer et Marie-Noëlle Grimaldi / FTV