Une jolie performance : un million de lecteurs ont déjà dévoré les romans de Marie Vareille, traduits dans plus de dix pays. "La dernière allumette", paru le 5 mars 2024 et qui traite des violences intrafamiliales, fait l’unanimité chez les critiques et le public.
Avec ses onze romans, dont quatre jeunesse, Marie Vareille a déjà conquis un million de lecteurs. Pourtant, ce jour-là, c’est sa toute première télé. Confortablement installée sur le canapé de Vous êtes formidables, lumineuse et souriante, l’écrivaine nous parle de son dernier livre, sorti le 5 mars 2024.
Elle explique : "La dernière allumette, c’est l’histoire d’un frère et une sœur. Abigaëlle vit dans un couvent et Gabriel est devenu un artiste reconnu. On fait des allers-retours dans le temps car on comprend très vite qu’ils ont vécu une enfance difficile, puisque leur père battait leur maman."
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"Mon idée, continue la romancière, c’était d’aborder le sujet des violences intrafamiliales, du point de vue des enfants et du stress post-traumatique, c’est-à-dire l’événement qui fait basculer votre vie et qui va vous définir."
"J’avais lu cette statistique terrifiante : 3 enfants sur 4 grandissant dans un foyer violent, même s’ils n’ont jamais été victimes, deviennent victimes de violences de la part de leur conjoint ou se montrent eux-mêmes violents avec lui."
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Malgré son million de lecteurs et les excellents retours qui accompagnent la sortie de ses romans, Marie Vareille éprouve encore de l’inquiétude : "Je suis toujours terrorisée avant la sortie d’un livre, je ne dors pas, je pense être insupportable avec tous les gens qui vivent avec moi."
"Quand j’écris, je ne pense pas au lecteur ; mon but n’est pas du tout de lui faire plaisir, c’est vraiment de tirer le fil de mon histoire, c’est très égoïste en fait. J’écris pour moi, pour m'amuser, pour apprendre des choses. Mais quand j’ai terminé, je commence à me dire : « Ça va être lu, comment vont réagir les lecteurs ? ». Avant d’avoir les premiers retours, c’est extrêmement angoissant. Je pense que c’est le cas pour tous les écrivains."
Il faut faire attention à ce que l’on me raconte, ça peut finir dans un livre !
Marie Vareille, romancière
"Un million de lecteurs, je n’en ai absolument pas conscience, sourit Marie Vareille. C’est très théorique, en fait, ce chiffre. Ça fait peur. C’est intime l’écriture, me dire qu’il y a tous ces gens que je ne connais pas qui lisent mes livres, c’est très bizarre !"
"Tout m’inspire. Même si c’est de la fiction, il y a quand même beaucoup de choses personnelles dans ce que j’écris, ma vision du monde, mes émotions. Les gens qui me connaissent bien savent les reconnaître. Il faut faire attention à ce que l’on me raconte, ça peut finir dans un livre !"
Du marketing à la littérature
À 39 ans, Marie Vareille n’a pas toujours été romancière. Avant, elle avait un job dans une start-up, dans le marketing : "Cela faisait longtemps que j’écrivais et travaillais en parallèle. J’ai pris une année sabbatique pour écrire à plein temps et trouver un éditeur, j’ai ensuite travaillé à temps partiel, puis en free-lance et un jour je me suis lancée, au bout de cinq ou six romans déjà publiés."
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Une belle aventure rendue possible par l'appui inconditionnel de sa famille : "J’ai la chance d’avoir un mari qui me soutient énormément ; quand je suis sur les salons le week-end, il gère tout. Nos filles ont 3 et 5 ans, c’est intense."
Même chose pour ses parents ; son papa lui avait même acheté un livre sur l’écriture pour qu’elle se lance : "Ils y croyaient vraiment alors qu’ils ne sont pas du tout du milieu de l’édition, de la littérature. Il n’y a pas d’artistes dans ma famille."
Une romancière multirécompensée
Ils ont bien fait d’y croire, au vu du succès de leur fille. Un des romans de Marie, Le syndrome du spaghetti, qui vient de sortir en poche, a été couronné du prix Babelio. On y découvre entre autres le syndrome de Marfan.
"C’est une maladie des tissus conjonctifs dont je souffre, précise Marie Vareille. On peut vivre avec, j’ai un traitement, je suis suivie régulièrement au niveau cardiaque où se situe le vrai danger."
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Désenchantées, qui mettait à nu les rouages de l’amitié féminine, a reçu le prix des lecteurs U 2023. Quant à La dernière allumette, paru aux éditions Charleston, le livre figure parmi les douze demi-finalistes du Prix Maison de la Presse. Le nom du lauréat sera dévoilé le 14 mai 2024 lors d’une cérémonie à Paris avec la présidente du jury, Agnès Martin-Lugand.