Une aile blanche pour venir en aide aux enfants brésiliens déscolarisés, l'incroyable dévouement d'un couple de retraités originaire de Wallers

Depuis sept ans, l'association franco-brésilienne Asa Branca favorise l'accès à l'éducation d'une quarantaine d'enfants défavorisés. Le couple, à l'origine du projet, espère aujourd'hui construire une deuxième école.

Asa Branca signifie "aile blanche", une hirondelle du Brésil, que deux amoureux ont choisi en symbole pour leur association. Jean-Michel Boucot, Somainois, et Edna Ténorio, née dans la ville brésilienne de Teresina, ont décidé de prendre sous leurs ailes des enfants de la région du Cocal.

En prévision de leur retraite, le couple, qui vit à Wallers, achète une propriété dans le nord-est du Brésil en 2015. C’est une fois installé là-bas qu’il découvre une réalité qu’il ignorait jusqu’alors : "des familles dans la brousse, sans argent, qui vivent dans des maisons en terre" confie Jean-Michel.

Chaque jour, les deux retraités croisent des enfants "qui se baladent" et ne semblent pas aller à l’école. Ils comprennent alors que beaucoup de parents n'ont pas les moyens d'acheter le nécessaire scolaire et l’uniforme obligatoire au Brésil. "Il faut faire quelque chose" se dit l'homme de 68 ans. Décision est prise : le couple les aidera. 

Un premier pas : la distribution de fournitures

Deux ans plus tard, Jean-Michel et Edna distribuent pour la première fois des fournitures scolaires aux enfants des villages voisins. Sur leurs propres deniers, ils équipent une douzaine d’adolescents en cahiers et crayons. L’aventure a commencé… et s’emballe. 

« Les gens qui habitaient plus loin en ont entendu parler » précise l’ancien conducteur de tramway. Il ajoute : "au bout de deux ans, on était arrivé à plus de 50 enfants, on ne pouvait plus donner à tout le monde, on n'avait plus l’argent nécessaire". Les proches du couple se mobilisent aussi, mais ce n'est plus suffisant. 

Les mois passent… les enfants affluent, les parents aussi. Ils viennent confier leur impuissance d’aider leurs progénitures dans les devoirs. Eux non plus ne savent ni lire, ni écrire. "On a réfléchi et on s’est dit qu’on pourrait peut-être les aider le week-end" explique Jean-Michel. 

Faire cours pour "changer les choses"

Le couple déniche une salle dans un bar que le gérant accepte de mettre à disposition chaque samedi matin. Mais cette unique matinée ne suffit plus non plus. Pendant le covid, en 2020, les retraités se retrouvent dans l’obligation de rester au Brésil. Ils en profitent donc pour acheter un terrain et lancer les travaux d’une salle de classe. 

En octobre 2021, l’école, recouverte de feuilles de palmier, voit enfin le jour. Accolée, une bibliothèque flambant neuve. Jean-Michel et son épouse, ancienne professeur d’anglais, y dispensent alors des cours de langue. Au début pour les adolescents uniquement, ensuite pour des plus petits aussi. 

Quand ils seront instruits, les choses vont changer pour eux.

Jean-Michel Boucot

Au téléphone, Jean-Michel fait une pause, avec émotion, il déclare : "on va changer leurs vies : si on les éduque, ils trouveront un travail, gagneront de l’argent, ils pourront alors aider leurs propres enfants". En 2022, l’association est officiellement créée pour "aller plus loin"

Et après ?

Aujourd’hui, les deux passionnés regardent vers l’avenir. Ils passent six mois par an au Brésil à donner des cours (et de l’amour !), le reste de l’année en France à récolter des dons. La quarantaine d’enfants continue à être prise en charge le week-end par des amis sur place. Mais "beaucoup de familles ont encore des petits enfants, il nous faut un autre bâtiment".  

Décidément, les deux tourtereaux ne s’arrêtent jamais, oui mais, "ça donne envie de continuer quand on voit le résultat, c’est magnifique" sourit Jean-Michel. Il envisage une école « en briques cette fois » avec deux salles de classe, une bibliothèque plus grande et aussi… une cuisine. Car c’est en pâtissant qu’ils maintiennent aussi ce lien spécial, tout en permettant aux jeunes de bénéficier d’un repas gratuit.

Un projet admirable… mais coûteux. Plusieurs milliers d’euros sûrement, "nous n’avons pas encore réalisé les estimations" confie Jean-Michel. Bien que discrets depuis le début de cette aventure hors-norme, les retraités ont besoin de davantage de dons extérieurs cette fois. Jean-Michel veut y croire : "on peut changer les choses".

Si vous souhaitez faire un don à l’association Asa Branca :

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