Une formidable donation de 9 œuvres de Nicolas Eekman est arrivée au musée de Flandre à Cassel

7 peintures et 2 encres de Nicolas Eekman (1889-1973) viennent d’arriver au musée de Flandre à Cassel. Un don de Luce Eekman, la fille de l’artiste flamand. 9 œuvres issues de la période fantastique de ce peintre graveur dont la technique rejoint celle des maîtres flamands du 16 éme siècle.

"Il se disait Flandrien" nous rappelle Cécile Laffont, directrice du musée de Flandre à Cassel. Un mot qu’il invente pour évoquer sa culture d’homme du Nord, "car il est né à Bruxelles, de parents hollandais et il a fait carrière en France. Un peintre contemporain qui a toute sa place au musée de Flandre !" 

C’est une directrice très heureuse que nous rencontrons ce jour-là, ravie de nous montrer les 9 œuvres qu’elle est allée chercher à Paris, au domicile de la fille du peintre-graveur.

"Voici le grenier aux marionnettes, formidable huile sur toile. Et voici la fourche à la pomme, réalisée en 1969 avec comme modèle féminin, sa seconde épouse. Et ici, vous avez Tyl l’Espiègle faisant sa sieste, réalisée en 1972 et qui ira rejoindre l’autre Tyl, celui que nous avons déjà exposé dans les collections du musée" précise Cécile Laffont.

Le Mirliton, les sortilèges, les rideaux, les concierges ou encore la folle moisson. 7 peintures et 2 encres, illustrations parfaites du travail foisonnant de Nicolas Eekman.

"L’originalité de son art réside dans sa réinterprétation des chefs-d’œuvre des maîtres flamands tel Jérôme Bosch, Pieter Bruegel l’Ancien ou de son contemporain James Ensor" nous explique Cécile Laffont.

Comme eux, Nicolas Eekman a su créer un univers onirique, du fabuleux, du fantastique. "Dans ses tableaux, on découvre son esprit facétieux, plein de fantaisie avec même un goût pour le surnaturel !"

Ses tableaux qui n’en finissent pas de nous étonner. "On commence bien sûr par regarder son sujet principal" explique Cécile. "Ici, c’est Tyl l’Espiègle. Mais très vite, on est attiré par des détails, à l’arrière ou en périphérie. Là, on observe un homme à califourchon sur un âne à l’envers, un bateau à roulette, des poissons qui se mangent." 

Des détails truculents, improbables, des multitudes de saynètes qui nous font vraiment penser à Jérôme Bosch ou Bruegel, l'ancien.

Dès leur arrivée, les 9 œuvres ont été installées en quarantaine. Elles ne pourront pas rejoindre tout de suite les collections, comme nous l’explique Claire Giry, régisseuse des œuvres au musée de Flandre.

"Pas question de les accrocher directement. On fait d’abord un constat d’état. On les inspecte, on les photographie et on les laisse en quarantaine environ 3 semaines. L’objectif, c’est de vérifier qu’il n’y a pas d’infestation. Par exemple, la présence d’insectes xylophages qui mangent le bois ou des moisissures qui pourraient contaminer les autres œuvres du musée."

Et puis, il faudra vérifier leur système d’accroche, vérifier leur encadrement ou les faire encadrer, parfois les décoller de support qui serait de mauvaise qualité. "Il faut une accroche sécurisée, aux normes des musées de France" détaille Claire Giry. "On peut aussi laisser les encadrements de l’artiste, si la sécurité est respectée."

Un travail essentiel pour la prochaine exposition au musée de Flandre intitulée le monde fabuleux de Nicolas Eekman. "Une rétrospective programmée au printemps prochain" explique Cécile Laffont, Directrice du musée. "Nous possédons déjà, grâce à une première donation en 2020, une vingtaine d’œuvres de Nicolas Eekman. Nous recevons actuellement d’autres œuvres venues d’un peu partout, du musée de la Piscine de Roubaix, du Palais des Beaux-Arts de Lille, du musée du dessin et de l’Estampe de Gravelines et de collections privées, celle de Luce Eekman, par exemple, ici l'Arbre foudroyé."

Une rétrospective faite essentiellement de tableaux, 80 pour être précise. Une façon de faire le pendant de l’exposition présentée en début d’année au musée du dessin et de l’Estampe de Gravelines et qui mettait en valeur son travail de graveur.

Nicolas Eekman, un peintre, un graveur, un dessinateur, un aquarelliste et un illustrateur, un ardent défenseur de la figuration qui a traversé de nombreux courants artistiques au 20 éme siècle, sans jamais dévier de sa voie : celle d’un humaniste. 

A découvrir dans « Le Monde fabuleux de Nicolas Eekman » au Musée de Flandre, du 6 avril au 8 septembre 2024.

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