Lancée en janvier 2023, cette start-up basée à Anzin, près de Valenciennes, aide les entreprises à reconditionner leurs invendus non alimentaires, au profit d'un réseau de 2000 associations. En moins d'un an, Dealinka a sauvé plus de cinq millions d'euros de marchandises.
Les produits comestibles ne sont pas les seuls à finir à poubelle. En France, le gaspillage non alimentaire représente quatre milliards d'euros de valeur marchande, selon une étude de l'Ademe parue en 2021. Les invendus, tous secteurs confondus, représentent en moyenne 3% du chiffre d'affaires des entreprises. Un tiers d'entre eux sont détruits ou recyclés, les stocks restant sont donnés à des associations ou routés vers le déstockage. Pour lutter contre ce gaspillage de grande ampleur, Ramill Alvarez et Alexis Raspilair ont lancé leur start-up, Dealinka, en janvier 2023, avec un double objectif : aider les entreprises à écouler leurs produits invendus, tout en aidant les associations à s'approvisionner en produits de qualité.
Réponse sous 48 heures
Amis d'enfance, Ramill Alvarez et Alexis Raspilair ont d'abord été confrontés au gaspillage alimentaire lors de leurs études. "Nous avons tous les deux eu des jobs étudiants dans la grande distribution, raconte Alexis Raspilair, cofondateur de Dealinka. Là-bas, nous avons été confrontés à la destruction de produits invendus en très bon état. C'était très choquant." Les années passent et chacun poursuit sa carrière professionnelle. En 2020, ils sont rattrapés par l'actualité : la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) est votée par le gouvernement afin d'accélérer le changement de modèle de production et de consommation. Les deux amis décident alors de rejoindre l'incubateur de start-up Aux Rives créatives à Anzin.
Quelques mois plus tard, en janvier 2023, Ramill Alvarez et Alexis Raspilair lancent Dealinka et installent leurs bureaux à Anzin. "Nos ventes se déroulent en cinq étapes. Les entreprises nous contactent et nous fournissent un inventaire détaillé : produits, quantité, conditionnement…, énumère Alexis Raspilair. Nous sondons ensuite nos associations partenaires pour savoir si elles ont des besoins et quelles sont leurs disponibilités de stockage. Nous offrons une réponse aux entreprises qui nous contactent sous 48 heures." La start-up permet ainsi aux PME et aux grands groupes qui la contactent, de sauver des stocks qui dorment parfois depuis des mois, voire des années, selon le cofondateur de Dealinka.
10 000 tonnes de marchandises sauvées en moins d'un an
Secours populaire français, Emmaüs Solidarité, Souffle du nord, APF France Handicap, l'Unicef... Dealinka s'appuie sur un réseau de 2000 associations pour écouler les invendus qui la sollicite. "Ce réseau nous permet de toujours trouver preneur. Par exemple, nous avons dû écouler un stock de dix semi-remorqueurs de gels hydroalcooliques qui ont été répartis entre quatre associations." Et tout se vend : produits pharmaceutiques, matériel médical, élastiques à cheveux, vêtements... À chaque association son stock. "Nous savons sur quels projets travaillent les différentes associations donc nous adaptons notre production en fonction. Par exemple, si une entreprise a besoin de se séparer d’un stock de matériel BTP, nous allons la rediriger vers une association pour les sans domicile fixe."
En moins d'un an, Dealinka a sauvé plus de 10 000 tonnes de marchandises, soit plus de 5 millions d’euros de marchandises sauvées entre février et fin novembre 2023. "C'est un système gagnant-gagnant : les associations reçoivent des stocks, les entreprises se débarrassent de leurs invendus encombrants et obtiennent une réduction fiscale, relate Alexis Raspilair. Par exemple, sur un don de 100 000 euros, une entreprise obtient 60 000 euros de réduction d'impôt."
À l’avenir, Alexis Raspilair et son associé espèrent continuer à faire grandir leur équipe. "Nous avons commencé à deux, nous sommes sept aujourd'hui. Début 2024, nous aimerions être une vingtaine." Le duo ambitionne de devenir le leader du marché français, et à long terme du marché européen.