Urbanisme : quelle ambition pour le site de l'ancienne usine Motte-Bossut à Leers ?

Opposition et majorité municipale préparent deux projets distincts pour la mise en valeur du site de l'ancienne usine Motte Bossut à Leers. Ambitieux, ou plus raisonnable, les deux projets comprennent des logements, de la végétalisation, un maintien ou un déplacement des associations sportives qui sont en place... On fait le point.

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Une conférence de presse avait lieu à l'initiative de l'opposition municipale leersoise ce jeudi 13 juin 2024 pour présenter un projet architectural et d'aménagement du site Motte-Bossut. Ancienne usine textile du début du XXe siècle, le site a un intérêt patrimonial indéniable et, depuis 2022, entre autres pour des questions d'économie d'énergie, l'entrepreneur, occupant et propriétaire de 85% du site, a annoncé qu'il allait partir. Il souhaite regrouper ses activités sur Lys-lez-Lannoy, commune limitrophe, où il est déjà implanté.

L'occasion de réaménager le site, qui se situe en plein centre-ville. Quatre conseillers municipaux d'opposition se sont donc réunis pour une conférence de presse, accompagnés d'un architecte, pour présenter une rénovation possible. Ambitieuse, cette dernière se présente notamment sous la forme d'une vidéo que voici. 

durée de la vidéo : 00h01mn38s
Projet de rénovation du site Motte-Bossut de Leers par Roland Larivière. ©Roland Larivière

Pas chiffrée, cette dernière pourrait être financée en partie par des fonds européens, estime Jérémy Rotsaert, conseiller municipal d'opposition qui, imagine avec le concours de l'architecte Roland Larivière, conserver les toitures d'atelier en dents de scie. Et créer, une place avec de belles façades, colorées. "On veut notamment engager une réflexion sur le réaménagement du site", explique Jérémy Rotsaert qui prend en exemple Fives Cail à Lille, Blanchemaille à Roubaix ou Euratechnologies à Lille. "On veut garder la main et non laisser les clés du centre-ville à un promoteur privé", estime le conseiller municipal. 

"200 logements maximum"

Joint par téléphone, Jean-Philippe Andriès, maire (SE) de Leers, explique avoir pris contact avec la MEL, Métropole Européenne de Lille, pour faire une OAP, une orientation d'aménagement et de programmation, pour protéger et sanctuariser les choses : le beffroi, la façade qui le porte, un des deux murs d'enceinte dans la rue Victor Hugo, très travaillé, et ses "ouvertures magnifiques". "Tout cela, c'est protégé. Y compris les hauteurs maximales des logements, y compris le nombre de logements maximum : 200. On veut de la végétalisation des allées traversantes, une vraie mise en terre d'un maximum de surface. Actuellement c'est 100% de béton", précise-t-il. 

Aujourd'hui, le PLU 3, Plan Local d'Urbanisme, qui va être voté le 28 juin 2024 à la MEL, va faire passer le site de classement "économique", en "constructible". Et le maire de remarquer que si une pétition a recueilli 2 700 signatures sur le web, "l'enquête publique n'a retenu que 60 remarques valables et a néanmoins validé l'OAP".

"C'est facile sur les réseaux de dire c'est un scandale, on va détruire du patrimoine ! Or justement non, on va protéger, grâce à cette OAP les éléments comme le beffroi, la façade, puis créer 200 logements maximum, des commerces, une maison médicale, un restaurant, une micro-crèche, et 8 500 m² de végétalisation sur 20 000 m²". Et le maire d'ajouter, "Par exemple, dans l'avenue de Verdun, on a prévu dans cette rue, aux habitations type 1930 ou maisons de lotissement, de n'avoir que des logements bas. C'est noté dans l'OAP, avoir des logements bas pour une certaine continuité. Le projet de l'opposition en R+4 n'est pas dans les clous".

Ce que contredit Jérémy Rotsaert, qui estime que le projet de la majorité n'est pas à la hauteur. Le maire, qui ne communique pas de visuels sur son projet, explique, lui, disposer d'un film, mais que ce n'est pas encore le moment de le diffuser, car tout n'est pas arrêté. Reste à savoir quand pourraient commencer les travaux ? Dès que le PLU 3 sera actif en fin d'année 2024 ou plus tard ? Dans ce cas, il y a fort à parier que le sujet sera au centre de la prochaine campagne des municipales en 2026. 

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