Chaque année, 6 400 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus humains (HPV). Pourtant, la vaccination permet d'éviter jusqu'à 90 % des infections à l’origine de cancers. En France, la couverture vaccinale n'est que de 41,5 % chez les filles. Les Hauts-de-France se situent au-dessus de cette moyenne nationale, avec 47,1 %. Mais seulement 8,5 % des garçons sont vaccinés, dans la région comme au niveau national.
Le gouvernement a lancé cette année une grande campagne de vaccination à destination des élèves de 5ᵉ, filles et garçons, dans les quelque 680 collèges des Hauts-de-France. Les élèves de cinquième auront, dès le mois d'octobre, la possibilité de se faire vacciner gratuitement contre le papillomavirus humain (HPV), un virus courant qui peut causer plusieurs types de cancer, notamment du col de l'utérus, de l'anus, de la gorge et de la langue. La vaccination contre le HPV est un moyen efficace de prévenir ces cancers, et elle est déjà couramment administrée aux jeunes filles depuis 2007 et aux garçons depuis 2021.
Une couverture vaccinale encore faible chez les garçons
La couverture vaccinale chez les filles n'est que de 41,5 % en France, mais atteint 47,1 % dans les Hauts-de-France. C'est dans la Somme et le Pas-de-Calais que la proportion de jeunes filles vaccinées est la plus élevée. Chez les jeunes garçons, pour lesquels la vaccination n'est effective que depuis deux ans, elle est de 8,5 % pour un schéma complet dans la région comme au niveau national.
Une vaccination au sein même des établissements
Les différents centres de vaccination, comme le CHU d'Amiens, coordonnés par l'agence régionale de santé, vont organiser, dès le début du mois d'octobre, des sessions de vaccination au sein des collèges, pour les élèves de 5ᵉ. La vaccination est conditionnée à l'accord des deux parents, qui ont jusqu'au 15 octobre pour exprimer leur décision.
La campagne de vaccination dans les collèges des académies d'Amiens et de Lille doit commencer dès la semaine du 2 au 6 octobre, avec une seconde dose six mois plus tard.
Une surveillance renforcée des effets secondaires
Cette initiative a suscité la colère des milieux antivax, où circulent des fausses informations sur la dangerosité des vaccins Gardasil, servant à la campagne d'immunisation. Ils sont par exemple accusés de provoquer eux-mêmes des cancers.
Face à ces inquiétudes et critiques, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé une "surveillance renforcée" des effets secondaires du vaccin contre le HPV.
Les effets indésirables généralement observés après la vaccination sont de courte durée et de faible intensité, rappelle l'ANSM. Il peut s'agir de réactions inflammatoires à l'endroit de l'injection, des maux de têtes, de la fièvre ou des troubles gastro-intestinaux.
Les hommes concernés aussi
On estime que 80% des hommes et des femmes sont exposés à ce virus au cours de leur vie. Selon la Haute autorité de santé, dans 90 % des cas, le virus HPV disparaît seul dans les deux ans. Cependant, 12 types de virus peuvent provoquer des lésions précancéreuses et cancéreuses.
Une étude récente publiée dans la revue The Lancet Global Health révèle que plus de 31 % des hommes de plus de 15 ans dans le monde sont porteurs d'au moins un type de HPV. Cette statistique met en lumière l'importance de la vaccination chez les hommes, qui constituent un réservoir d'infection génitale au HPV. De plus, selon l'institut national du cancer, 25 % des cancers liés au HPV touchent des hommes.
La vaccination chez les hommes est essentielle pour prévenir le développement de tumeurs et réduire la transmission du virus. La vaccination est recommandée pour les garçons dès l'âge de 11 ans et peut être administrée jusqu'à l'âge de 26 ans, en particulier pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
En France, depuis plus de 10 ans, plus de 6 millions de doses ont été prescrites, et plus de 300 millions dans le monde.