Valdunes : ce qu'il faut savoir sur la validation de la reprise par le groupe français Europlasma

Le tribunal de commerce de Lille a validé la reprise de Valdunes par Europlasma ce mercredi 20 mars 2024, seule entreprise toujours positionnée sur ce dossier vieux de plusieurs années. 131 emplois sur les deux sites de Trith-Saint-Léger et de Leffrinckoucke devraient tout de même disparaître. On fait le point.

Depuis le désengagement de l'actionnaire chinois MA Steel en mai 2023, le groupe français Europlasma était le seul encore positionné sur la reprise de Valdunes, dernier fabriquant français de roues de trains. Ce mercredi 20 mars 2024, après plusieurs mois de négociations, le tribunal de commerce de Lille a finalement validé la reprise des deux sites de Valdunes, Leffrinckouck et Trith-Saint-Léger, par Europlasma, avec une opération qui adopte le projet de reprise presque à l'identique.

Une proposition de reprise par Europlasma "acceptée avec une entrée en jouissance le 21 mars", déclarait Guillaume Ferrand, représentant de la direction de Valdunes à la sortie de l'audience, vers 10 heures ce matin. Les acteurs du projet se félicitent d'avoir pu confier ce fleuron industriel à un groupe français, pour que "ce savoir-faire reste en France", comme le souligne Philippe Lihouck, délégué syndical CGT Métallurgie.

Combien d'emplois sauvegardés ?

Comme annoncé pendant l'audience ce mercredi matin, la reprise de Valdunes devrait aboutir à 131 licenciements sur les 309 salariés des deux sites. Un total donc de 178 emplois sauvés, comme il avait été décidé le 26 février dernier, lors d'une réunion à huis clos au ministère de l'Industrie entre syndicats, directions et gouvernement.

Maxime Savaux, délégué syndical de la CGT sur le site de Trith-St Léger, indiquait alors sur le site de France 3 : "On est optimistes sur le futur de Valdunes. Mais évidemment nous ne sommes pas entièrement satisfaits sur le nombre d'emplois. 178 c'est déjà ça, mais il y a quand même de la casse sociale."

On est optimistes sur le futur de Valdunes. Mais évidemment nous ne sommes pas entièrement satisfaits sur le nombre d'emplois. 178 c'est déjà ça, mais il y a quand même de la casse sociale.

Maxime Savaux, délégué syndical de la CGT sur le site de Trith-St Léger

Quel budget est mis sur la table ?

Le montage financier d'Europlasma repose sur un investissement de 35 millions d'euros, porté par six acteurs économiques différents. Comme également annoncé au cours de la réunion du 26 février, Europlasma devrait donc injecter 15 millions de fonds propres sur trois ans pour relancer les deux sites.

La région Hauts-de-France, la communauté urbaine de Dunkerque et la communauté d'Agglomération de la porte du Hainaut financeront l'investissement jusqu'à 5 millions d'euros. En février, la SNCF s'était également engagée à faire son entrée au capital à hauteur d'1 million, sans préciser la forme de son investissement.

► À lire aussi : Valdunes : 178 salariés conservés sur 309, les syndicats globalement "optimistes" sur l'offre d'Europlasma

Quel rôle joue l'État dans ce dossier ?

Depuis l'ouverture du dossier Valdunes, l'État français tient le rôle d'arbitre, sans pour autant rester neutre puisqu'il s'est également engagé à investir dans la reprise de Valdunes, à hauteur de 15 millions sous forme de prêt. En mai 2023, le président Emmanuel Macron s’était en personne engagé à "se battre jusqu’au dernier quart d’heure pour Valdunes."

Europlasma, présentant un chiffre d'affaires de seulement 14,5 millions d'euros contre 68,4 millions pour Valdunes, il fallait "vraiment que l’État soit là pour surveiller les investissements", avait prévenu Maxime Savaux, avant la validation de la reprise par le tribunal de commerce. "Si ça se passe comme aux Forges de Tarbesoù ils ont promis des investissements et ils ne les font apparemment pas, ça va être compliqué, mais il faut aussi laisser sa chance à Europlasma."

Avec AFP

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