Alors que l'actionnaire MA Steel leur annonçait jeudi 4 mai son retrait, les salariés de Valdunes se sont mis en grève ce vendredi. Impatients d'en savoir plus sur leur avenir après une réunion qui devait être décisive, ils sont sortis déçus et en colère.
C'est la douche froide pour les travailleurs de l'entreprise Valdunes. Après l'annonce jeudi 4 mai du retrait de l'investisseur chinois MA Steel, les salariés attendaient beaucoup de la réunion de ce vendredi avec la direction. Pourtant, ils n'ont pas obtenu de réponse concrète sur l'avenir de leur entreprise, et donc de leurs emplois.
Ils étaient une soixantaine devant le site de Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, pour faire grève et entendre les conclusions de cette réunion. Cette entreprise de métallurgie fabrique des roues en acier pour des véhicules ferroviaires. Valdunes dispose de deux sites, l'un près de Valenciennes et l'autre à Leffrinckouke, à côté de Dunkerque. Au total, Valdunes compte 345 salariés.
"On a l'impression qu'il n'y a que du blabla qui sort de la bouche du directeur, raconte un ouvrier à la sortie de la réunion. C'est une très mauvaise gestion de l'entreprise et la direction n'assume pas du tout ses torts. Le directeur essaie de nous dire que tout va bien, on a de l'acier, on a des commandes et pourtant on en est là. Quelle est l'explication ? Il est incapable de nous la fournir."
L'entreprise avait été reprise par le groupe industriel chinois il y a quelques années. MA Steel a annoncé jeudi 4 mai qu'il "qu'il ne mettrait plus un seul centime chez Valdunes", d'après les mots de Maxime Savaux, secrétaire du CSE et syndiqué à la CGT.
"Rien n'a été annoncé"
"On est sortis en colère parce que rien n'a été annoncé de plus qu'hier en assemblée générale", déclare-t-il ce vendredi 5 mai. Les salariés pourraient attendre jusqu'au mois de septembre pour avoir une idée de la solution adoptée.
Les solutions, ça peut être une vente de Valdunes, un plan de sauvegarde, un dépôt de bilan... On ne sait pas, on est vraiment dans l'attente d'une décision.
Maxime Savaux, CGT
En attendant, les salariés comptent se mettre en grève. "Tant qu'on n'aura pas de réponses concrètes sur notre avenir, on ne reprendra pas le travail", annonce Maxime Savaux.
Les salariés restent amers face à l'attitude de MA Steel. Ils accusent l'actionnaire d'avoir racheté Valdunes uniquement pour récupérer les brevets. "Les Chinois ont repris l'entreprise il y a une dizaine d'années avec l'idée de pouvoir acquérir les brevets grande vitesse. Aujourd'hui, ils ont les brevets, ils ont la technologie et ils s'en vont", dénonce Ludovic Bouvier, du syndicat CGT de la Métallurgie du Nord et du Pas-de-Calais.
Le syndicaliste s'inquiète :
C'est encore 350 familles qui risquent d'être mises à la rue. C'est dramatique aussi pour l'industrie : c'est la dernière usine française qui fabrique des roues et essieux pour le matériel roulant ferroviaire. On nous parle de relocalisation, de réindustrialisation et on va laisser fermer cette entreprise. On ne peut pas accepter que cette entreprise ferme.
Ludovic Bouvier, CGT
La direction a rendez-vous au ministère de l'Economie et des Finances le 17 mai. Les salariés espèrent que ce rendez-vous soit avancé pour être fixé au plus vite sur leur sort.