La capitale du Hainaut est jumelée avec la capitale russe depuis 1991. Un lien qui pourrait définitivement se rompre, indique-t-on du côté de la mairie de Valenciennes.
La décision n’est pas encore officielle, mais fait partie des dossiers sur la table de la mairie. Jumelée avec Moscou depuis trente ans, la capitale du Hainaut pourrait se "déjumeler" dans les prochaines semaines, suite à l’invasion de la Russie en Ukraine lancée le 24 février dernier.
Du côté des services de l’hôtel de ville, on explique que ce jumelage "était en veille depuis plusieurs années, pour ne pas dire plus". Même si aucune communication officielle n’est faite pour ne pas "mettre de l’huile sur le feu", on nous explique que "la question de mettre fin à ce jumelage est aujourd’hui plus que jamais d’actualité".
La question de mettre fin à ce jumelage est aujourd’hui plus que jamais d’actualité.
Mairie de Valenciennes
Pour autant, la ville explique qu’elle se préoccupe davantage du sort des réfugiés ukrainiens que de cette question administrative, bien que symbolique. Valenciennes, où plus de 70 nationalités sont représentées, veut prendre sa part à l’accueil de la population qui fuit actuellement le pays en guerre. "La question de l’accueil de familles ukrainiennes sera regardée au cas par cas d’un œil très attentif", nous indique-t-on en partenariat avec les bailleurs sociaux et les habitants.
Seule commune du Nord jumelée avec une ville russe
Ce jumelage remonte à 1991. Il a été décidé après la chute du mur de Berlin et l’effondrement du régime communiste et de l’URSS. Valenciennes est actuellement la seule commune du Nord jumelée avec une ville russe.
Au sein de la section valenciennoise de l’ONG Amnesty International, on comprend cette décision. "Ça ne peut être qu’une chose qui marque la désapprobation et qui montre le fait qu’il n’y a plus de possibilité de coordination avec la Russie", explique-t-on. Même si l’idée d’une suspension du jumelage pouvait sembler plus appropriée pour certains.
"La population russe ne peut pas être tenue pour responsable de ce que fait son gouvernement". Suspendre, plutôt qu'annuler... Une décision prise par la ville d’Agen en début de semaine, qui a suspendu son jumelage avec Touapsé, ville russe située au nord de la Crimée.