C'est une marque de magasin qui fait partie de l'histoire du commerce dans les Hauts-de-France; les magasins "Stocks américains" sont en pleine crise selon les gérants, qui ont l'impression que la maison-mère fait tout pour fermer les boutiques.
En apparence tout va bien, mais c'est en apparence seulement. Depuis quelques mois, Loic Guidez vient travailler la boule au ventre. Ce Valenciennois qui tient le magasin "Stocks américains" en plein centre-ville depuis 17 ans a l'impression qu'on ne lui donne plus les moyens de travailler."Il nous manque plein de tailles, plein de coloris, plein de marques... C'est très compliqué pour nous de continuer à faire du chiffre dans ces conditions", explique Loïc Guidez, repsonsable de la boutique à Valenciennes.
Une liquidation de la marque ?
L'approvisionnement des marchandises serait donc volontairement restreint. Conséquences directes : des fermetures qui s'enchaînent, comme à Denain. La faute, selon les gérants que nous avons rencontré, à une direction qui aurait pour projet la liquidation pure et simple de la marque.
"Il y a des dépressions, des gérants qui divorcent... Il faut que ça cesse", souffle Corinne Bridault, responsable de la boutique à Cambrai. "On est trop dans la précarité, on ne sait pas ce qu'on va devenir."
Les gérants veulent être reconnus comme des salariés
Une procédure judiciaire est engagée. Elle devra établir si les gérants, qui ont un statut particulier, sont également des salariés à part entière. En effet, pour l'instant, ils ne bénéficient d'aucun droit. "On est dans l'hypothèse absolue du travail dissimulé", explique Stéphane Dominguez, avocat de plusieurs responsables de magasin. "Vous avez des gens qui sont de véritables salariés, mais qui officiellement ne sont pas considérés comme tels et qui dès lors perçoivent des rémunérations bien inférieures au Smic."
La direction des Stocks américains, basée à Amiens, est injoignable. Du côté des gérants des magasins, tous espèrent que la justice leur permettra d'être reconnus enfin comme de vrais salariés, à défaut d'empêcher de prochaines fermetures.