Le 4 février 2022, Thérèse Bauwens avait entamé une grève de la faim pour réclamer la revalorisation de son métier d'accueillante familiale. Elle avait arrêté après un mois et demi, face aux promesses faites par le ministère de la Santé. Aujourd'hui, déçue, elle reprend son combat.
Thérèse Bauwens reprend le combat. Le 4 février 2022, cette femme de 69 qui vit à Lourches, dans le Nord, avait entamé une grève de la faim. Son combat : la revalorisation de son métier d'accueillante familiale, ces familles qui hébergent des personnes âgées ou handicapées à leur domicile comme alternative aux institutions. Sa grève avait pris fin le 14 mars 2022, suite à l'intervention de Brigitte Bourguignon, alors ministre de la Santé. La ministre s'était engagée, par courrier et par téléphone, à un examen de la problématique dès la fin des élections présidentielle et législatives.
Mais, depuis, Brigitte Bourguignon a été mise en échec par les urnes, et le dossier est passé entre les mains de Damien Abad, ministre des Solidarités, qui n'a pas pris contact avec elle ni adressé les conditions de travail des accueillants familiaux. Alors, Thérèse Bauwens a repris son "dernier combat" et son poste de grève, dans son garage, plus déterminée encore. "Je l'ai entamée le 22 juin, et je n'arrêterai pas ! Ferme et définitive ! Ils prennent leurs responsabilités. S'ils veulent avoir la mort d'une accueillante [sur la conscience], tant mieux pour eux ! tonne-t-elle. Ils m'ont roulé une fois, ils vont pas me rouler une deuxième fois. Toutes les accueillantes de France attendent, elles sont derrière nous."
12 heures de travail, toujours payées 3 heures
Effectivement, la présidente de l'association des familles d'accueil des Hauts-de-France est à ses côtés plusieurs heures par jour. "Au minimum, on fait 12heures de travail, quand les gens sont en bonne santé ! Parce que quand ils se réveillent la nuit, qu'on vous sonne, bien sûr, vous devez descendre. Quand la personne se souille la nuit, il faut la changer" rappelle Corinne Dellavedova.
La profession n'est pas reconnue, et payée, au mieux, trois heures équivalent SMIC par jour. Ces accueillantes familiales demandent 6 heures. "C'est quand même pas la mer à boire..." Avec l'inflation galopante, l'urgence devient plus pressante encore pour ces foyers. "On n'y arrive plus du tout, et on n'a pas envie d'être des fossoyeurs !" s'indigne Thérèse Bauwens.