Emmanuel Macron est arrivé lundi à l'usine Toyota d'Onnaing, alors que la firme devait annoncer un investissement de 400 millions d'euros en France.
Dans un hangar géant où défilaient sur les lignes d'assemblage des squelettes de voiture Yaris, le chef de l'Etat, arrivé vers 13h, a été accueilli par le directeur du site Luciano Biondo, le vice-président Monde de Toyota Didier Leroy, le président Europe Johan van Zyl et les délégués syndicaux.
Emmanuel Macron a serré la main à une trentaine de salariés présents, avant de se faire expliquer le fonctionnement du site, accompagné par le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin et le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand. "En France le travail est une fierté", a déclaré le président, soulignant que "faire de la marge est important en France".
Un investissement nuancé par les syndicats
La visite du chef de l'Etat intervient alors que Toyota doit annoncer un investissement de 400 millions d'euros en France, promesse de création de centaines d'emplois sur plusieurs années. Mais "l'investissement sur le site ne sera qu'une petite partie" de l'investissement total, a prévenu Eric Pecqueur, secrétaire général CGT-Toyota.
Le syndicaliste manifestait avec une dizaine de militants CGT sur le parking face à l'entrée de l'usine, entourés de CRS. "Pour un groupe comme Toyota, 400 millions ne représentent rien, c'est seulement neuf jours de bénéfice", a-t-il déploré. "Toyota et Macron utilisent les ouvriers et les chômeurs pour s'offrir une campagne de pub gratuite".
Lundi, plusieurs salariés de l'usine saluaient pourtant la nouvelle. Pour Jérôme, 33 ans, qui travaille sur la partie plastique de la voiture, "l'usine va s'agrandir". "C'est une bonne chose que Macron vienne, il est le premier président à le faire depuis que je suis ici", soit 11 années, a-t-il ajouté, se disant "surpris".
"Il vaut mieux ça dans cette période difficile", a jugé Dimitri Petit, 28 ans. Cet investissement "tient sans doute à la façon dont l'usine est gérée, plus économe qu'ailleurs." Pour Philippe Christmann, 56 ans, chef de chantier mécanique chez la société sous-traitante Schuler, "c'est tout simplement magnifique! En France c'est tellement rare". "Nous on est constructeurs de presses à emboutir, cet investissement va nous générer beaucoup de travail et sûrement la construction de nouvelles presses", s'est-il réjoui.