Il y a une semaine, le quartier de la Briquette, situé sur Valenciennes et Marly, était le théâtre de violences urbaines. Aujourd'hui, les habitants et les commerçants sont encore bouleversés.
"On l’a très mal vécu, on était là et on a cru que c’était une guerre civile, vraiment", cet habitant de Marly n'en revient toujours pas. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des émeutiers ont attaqué plusieurs commerces du quartier de la Briquette. "Ça n’a aucun intérêt, ça n’avait pas de sens" affirme-t-il.
C'est un restaurant neuf, dont l'ouverture était prévue dans deux semaines, qui a été le plus touché. Devant ce qu'il en reste, un tas de ruines, un homme âgé lève les bras au ciel et s'interroge, en colère : "qui va payer pour tout ça ?". Les passants et conducteurs s'arrêtent, observent cette scène de désolation, abasourdis.
Pour le maire de Marly, Jean-Noël Verfaillie, ce bâtiment saccagé signe également le recul de toute une politique de dynamisation du territoire.
À quelques centaines de mètres, le bowling a lui aussi subi l'assaut des émeutiers. Une partie a été ravagée par les flammes. Devant, des hommes sortent quelques cartons, des objets intacts restés dans le bâtiment. Une habitante s'indigne : "il n'y a pas que pour nous, pour les jeunes aussi, si les jeunes n’ont plus de patinoire, ni de bowling, ils vont faire quoi ?"
"Même les distributeurs de la poste ont été cassés" abonde-t-elle, la mine défaite. "Se conduire comme ça c’est dramatique" soupire un autre habitant du quartier, encore dans l'incompréhension des récents évènements.
À proximité, Manon Troclet, l'assistante manager, observe les grilles installées dès le lendemain sur les vitres cassées de son lieu de travail, un parc de jeux pour enfants. "On n'a jamais vécu ça en 17 ans, pas de cette ampleur" assure la jeune femme. Elle ajoute : "on commence à se relever un peu, on ne dormait pas la nuit, des collègues restaient la nuit pour surveiller".
Les dégâts sont estimés à 20 000 euros, une moitié pour la menuiserie, l'autre pour le bardage. Une somme à laquelle s'ajoute une perte de clientèle : "50% des anniversaires ont été annulés ou décalés sur notre parc de Saint-Amand-les-Eaux parce que les gens ne se sentent pas en sécurité". De plus, "beaucoup de clients qui pensaient que le parc avait eu des dégâts et donc que nous étions fermés".
Même si ces violences se passent la nuit, beaucoup de familles sont inquiètes de venir ici en journée avec leurs enfants.
Manon Troclet, assistante manager chez Caval'Kid
Pour le maire, "c’est toute l’image et l’attractivité de la ville qui sont mises à mal". Il promet des aides rapides, parce "qu'il le faut'', avec "le gouvernement d’abord mais aussi la Région Hauts-de-France, pour faire les compléments par rapport aux assurances". Il affirme enfin qu'une "loi d’exception" est nécessaire "pour que les commerces puissent rouvrir le plus vite possible".