L'émotion est vive à Valenciennes, après la fermeture sans préavis du magasin "Stocks Américains", en présence d'un huissier et... d'un serrurier. Les deux gérants et un apprenti de 16 ans ont vu leur contrat rompu sans préavis ni indemnités.
Tout s'est passé en quelques minutes. Mardi, 15h30, place d'Armes de Valenciennes. Un huissier, un représentant du siège de "Stocks Américains" et un serrurier arrivent à l'entrée du magasin. "Ils nous ont dit qu'ils fermaient. Ils nous ont mis dehors du jour au lendemain", explique Loïc Guidez, co-gérant du magasin valenciennois.
Le représentant du siège lui explique qu'il applique les ordres de la direction. "On nous a annoncé une rupture de contrat sans préavis, sans indemnités, pour mon frère et moi. Pareil pour notre apprenti, qui a 16 ans. Vous vous rendez compte ?", poursuit Loïc Guidez.
En quelques minutes, les serrures sont changées, le rideau baissé et une pancarte : "Fermeture pour inventaire". "C'est l'excuse qu'ils nous ont donnée. Ils m'ont reproché de ne pas avoir fait l'inventaire et considèrent ça comme une faute grave alors que je réclame simplement le résultat de l'an dernier. Et ils ne veulent pas me le donner...", précise le gérant.
Les "Stocks Américains" en difficulté
La situation était déjà tendue depuis plusieurs mois au sein des différents magasins de la région. Il y a un mois, Loïc Guidez nous avait expliqué dans un précédent reportage que le siège ne lui fournissait plus assez d'articles. "Il nous manque plein de tailles, plein de coloris, plein de marques... C'est très compliqué pour nous de continuer à faire du chiffre dans ces conditions", expliquait-il alors.
Même son de cloche à Cambrai, où la responsable du magasin précisait qu'il y avait "des dépressions, des gérants qui divorcent... Il faut que ça cesse". Une procédure judiciaire est en cours depuis 3 ans pour que les gérants puissent bénéficier du statut de salarié.
En attendant, Loïc Guidez a déposé un référé au Prud'Hommes pour annuler cette fermeture "brutale". "A Lille, nos collègues viennent d'avoir leur entretien de licenciement. Ils ont un mois pour quitter les locaux. Cela faisait 25 ans qu'ils travaillaient et habitaient là", conclut Loïc Guidez.
Nous n'avons pas réussi à joindre la direction.