"Ils sont trois dans 9m2": les surveillants de la prison de Valenciennes se mobilisent contre la surpopulation carcérale

Les surveillants pénitentiaires de Valenciennes ont mené une action de protestation contre la surpopulation carcérale de la maison d'arrêt. Si une solution de court terme leur a été offerte, le problème est chronique partout en France.

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"On vient d'être délogés, mais bon, c'était pas bien méchant". Ce 13 juillet, unn vingtaine de surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt de Valenciennes étaient devant les grilles à 6h, sur leur temps de repos, pour manifester devant l'établissement qui les embauche. Ils viennent dénoncer les conditions de vie indignes données aux détenus, et les répercussions sur leurs conditions de travail. 

"Ça commence à se tendre entre les détenus"

Selon Stéphane Lecerf, représentant UFAP-UNSA, "c'est le retour des matelas au sol. Aujourd'hui, on a à peu près 330 détenus, pour 212 places. Il faut savoir qu'on est un des établissements les plus surpeuplés de la direction interrégionale des Hauts-de-France. Ça commence à se tendre entre les détenus, et ça se répercute sur nous. Dans ces cellules, ils sont donc trois dans 9m2."

Quelques mois plus tôt, le contexte sanitaire et les nombreux cas positifs de l'établissement ont conduit à une suspension de transferts de détenus vers d'autres établissements. Mais les arrivées, elles, n'ont pas été bloquées. Personnels et condamnés sortent d'une période difficile pour les nerfs, et n'ont pas de répit. "Au début, avec le covid et la libération de certains détenus, on avait été un peu soulagés, ce qui nous prouve qu'il y a des alternatives. Evidemment qu'on ne veut pas mettre tout le monde dehors, on veut simplement travailler dans des conditions normales", plaide le surveillant. 

Surpopulation : la France chroniquement coupable

Une ambition plus difficile à réaliser qu'il n'y paraît. Les prisons françaises sont chroniquement surpeuplées, à tel point que le pays a été condamné par la Cour européenne des droits de l'Homme, fin janvier 2020, pour les conditions de détention "inhumaines et dégradantes" que cette surpopulation engendre.

Arrivé il y a 6 ans, Stéphane Lecerf n'en est pas à son premier mouvement social contre le surpeuplement carcéral, et probablement pas à son dernier non plus. "A Valenciennes, on a beaucoup de délits conjugaux, et les tribunaux sont de moins en moins cléments. Je n'ai pas de jugement là-dessus, je dis qu'il faut trouver des solutions. La surpopulation impacte tous les services : les surveillantes, le SPIP, l'administration... On nous rabâche qu'il faut développer les peines alternatives, mais on l'attend encore."

Le mouvement de colère des surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt de Valenciennes a temporairement été entendu : des transferts de détenus sont prévus sous peu, vers Maubeuge ou Douai. 

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